FIL INFO – Ce samedi 22 juin, une trentaine de manifestants se sont rassemblés devant la mairie de Grenoble. Ils contestent l’absence de réaction des pouvoirs publics alors que des familles roms ont perdu leur logement suite à un incendie criminel à Mistral.
Ils étaient une trentaine à manifester devant l’Hôtel de ville, ce vendredi 22 juin. Ces membres d’associations comme le Droit au logement (Dal), la Patate chaude ou la Coordination iséroise de solidarité avec les étrangers migrants (Cisem) entendaient protestaient contre l’inaction de la mairie suite à l’agression de neuf familles roms dans le quartier Mistral.
Arrachées de leur habitat après un incendie criminel le 10 juin dernier, ces familles se sont en effet retrouvées à la rue. Pour les associations, c’en est trop : « L’État, qui doit assurer la sécurité de toutes et tous, laisse les familles roms face à leurs agresseurs. »
« Ces personnes sont des ressortissants de l’Union européenne, affirme Me Costa, qui défend les familles roms délogées. Elles sont donc éligibles à un logement social ou à un hébergement d’urgence. Les situations des familles sont différentes, mais certaines vivent dans des situations précaires depuis deux ou trois ans. »
« Nous voulons que quelqu’un finisse par appliquer la loi. »
« Actuellement, les adjoints sont au conseil d’administration du CCAS […] qui était prévu depuis un mois », s’est justifié Odile Barnola, directrice de cabinet du maire, venue s’expliquer. Cette dernière a vite réagi aux accusations d’inaction de la Ville « face à ces actes criminels à dimension raciste » et au ton qui montait : « Nous avons porté plainte et saisi le procureur. »
« Une famille est éligible à l’hébergement d’urgence. Nous avons demandé à la préfecture de donner son avis favorable ou non pour trois familles. Si l’avis est favorable, nous nous serons occupés déjà de la moitié des personnes concernées. »
Quid en cas d’avis favorable de la préfecture ? « Nous pourrons alors court-circuiter la Mous [Maîtrise d’œuvre urbaine et sociale, l’organisme chargé de s’occuper des personnes en habitat précaire, ndlr] ». Une réponse qui a entraîné une réaction laconique de l’avocat : « Nous voulons simplement que quelqu’un finisse par appliquer la loi. »
L’université Grenoble-Alpes davantage solidaire ?
« L’inaction de la mairie me choque, affirme Anne, une manifestante membre de la Cisem, qui a comparé les décisions de la mairie à celles prises par l’Université Grenoble-Alpes : Ce matin, nous avons entendu au conseil d’administration de l’université, le président de l’UGA prendre politiquement position pour l’hébergement dans le Patio [solidaire, ndlr]. Ils offrent une solution d’hébergement précaire. Vous, en comparaison, vous ne proposez rien ».
Un faux débat selon Odile Barnola pour qui la solution passe par des solutions stables. « Les nuits à l’hôtel, ça ne fonctionne pas. Les chambres sont petites, il n’y a pas de cuisine, les gens n’y restent pas de manière pérenne. »
La mairie a finalement accordé un rendez-vous aux manifestants ce lundi 25 juin à 17 heures.
EM