« Une insulte à la France multiculturelle et un boulevard pour l’extrême droite ». Le Rassemblement citoyen écologiste solidaire (RCES) dénonce une « hiérarchisation des victimes » alors que le Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes a débloqué une aide de 50 000 euros pour les Chrétiens d’Orient.
Le 10 avril, suite aux attentats commis en Égypte contre deux églises coptes, la Région avait en effet annoncé la mise en place de cette aide, « afin de financer différents projets portés par des organisations régionales auprès des minorités chrétiennes persécutées ».
« Les Chrétiens d’Orient ne sont pas une minorité comme les autres. Ils partagent des pans entiers de notre culture, de notre histoire », estimait alors la Région dans son communiqué.
Wauquiez, le « bon samaritain » ?
Si le groupe d’opposition au Conseil régional salue le geste, il s’interroge également. « L’Orient compte d’autres minorités et populations en danger. Quel soutien la Région Auvergne Rhône-Alpes compte-t-elle apporter aux Yézidis, aux Turkmènes, aux Shabaks, aux Mandéens ou encore aux Kurdes ? », écrit-il.
Et les élus d’opposition de critiquer vertement la politique menée par Laurent Wauquiez au sein de la Région : « On ne peut pas refuser l’accueil des réfugiés dans sa région, réduire en poussière le réseau des associations de la solidarité internationale, puis jouer les bons samaritains à coup d’aide d’urgence pour une partie des victimes. »
« Une instrumentalisation des victimes »
Myriam Laïdouni Denis, membre d’opposition de la commission internationale de la Région, évoque ainsi une « instrumentalisation des victimes » et se dit « sidérée face à l’absence de réponse politique aux enjeux ».
« L’archevêque de Syrie, qui a été auditionné récemment par les élus régionaux avait d’ailleurs rappelé combien l’aide internationale était importante pour toutes les populations. Mais Laurent Wauquiez n’en fait qu’à sa tête. Il s’est déjà fait sermonné par le pape, sans que rien ne change… », conclut-elle.