« Ceux qui ne comprennent pas qu’il faut être “gentil” avec le placier finissent par être virés. » En relayant le témoignage d’un ancien placier des marchés de Grenoble dénonçant des faits de corruption, le Dauphiné libéré suscite la colère de la municipalité de Grenoble.
S’affirmant « attentive au bon fonctionnement et à la vitalité de ses marchés », la Ville dit regretter « que soient relayées des rumeurs de pratiques délictueuses au sein de ses services sans que des preuves soient apportées ». Et annonce qu’une plainte contre X pour diffamation va être déposée.
« La Ville de Grenoble rappelle, sur ce sujet comme sur n’importe quel autre, que si des personnes ont des preuves de pratiques délictueuses, il est de leur responsabilité légale de déposer plainte auprès de la justice », écrivent encore les services municipaux.
Des accusations déjà portées dans le journal de l’Union de quartier Berriat
Ce n’est pas la première fois que des témoignages font état de “pourboires” délivrés aux placiers des marchés de Grenoble. Dans son numéro de mars 2017, le Journal de l’Union de quartier Berriat, Saint-Bruno et Europole cite ainsi une productrice : « Vous savez que pour avoir une place sur les marchés, il faut payer des bakchichs ? Tout le monde le sait. »
Au cours d’une réunion publique avec l’Union de quartier le 22 mars, Élisa Martin avait fortement réagi à ces accusations. « Nous sommes des élus et, dans nos fonctions d’élus nous avons aussi une fonction d’employeurs. Et de ce point de vue là, nous devons naturellement garantir la sécurité effective [des agents municipaux], mais aussi protéger leur honneur. Or, leur honneur est entaché ! », avait ainsi spécifié l’adjointe à la Tranquillité publique.
Élisa Martin avait enfin conclu sa prise de parole en promettant, déjà, que la Ville prendrait « un certain nombre de démarches et de mesures auprès de la Justice » suite à la publication de ce témoignage anonyme.