DÉCRYPTAGE – Pour organiser sa Biennale des villes en transition, Grenoble n’a pas lésiné sur les partenariats médias et financiers. Pour boucler son budget, la ville s’est même entourée de noms comme Eiffage, Area, Vicat ou Poma. Pas forcément des références en matière de développement durable. A qui a profité cette manifestation, au final ? Premier bilan à chaud.
Ancien musée de peinture, place de Verdun, épicentre de la Biennale des villes en transition. © Joël Kermabon – Place Gre’net
Clap de fin sur la Biennale des villes en transition qui s’est tenue à Grenoble. La sixième édition baisse donc le rideau sur quatre jours de rencontres, d’ateliers, de débats et tables rondes. Un programme fourni, relevé et varié, sur lequel la municipalité écologiste a largement communiqué.
Newsletters, réseaux sociaux, affichages sur les totems, les panneaux, les abribus, le tram… il était difficile d’y échapper. Et pour s’assurer une bonne couverture médiatique, la Ville de Grenoble n’a pas lésiné sur les moyens : elle a noué un partenariat avec, excusez du peu, quinze médias. En fait, le plus gros contingent de partenaires, devant les institutionnels (onze) et les financiers (sept).
Un événement très couvert par les médias… partenaires
Du coup, le programme de la Biennale, parfois assorti d’interviews du maire de Grenoble, s’est décliné à foison dans les médias. Dans la presse locale, logiquement, mais aussi dans Le Point, We Demain, Reporterre, Batiweb, Ecologik, Mediaterre, Terre-TV (la web télé de l’agence de communication chargée de faire la promotion de l’évènement)…
L’émission de France Inter « CO2 mon amour » était diffusée en direct de la Biennale. © Joël Kermabon – Place Gre’net
France Inter a même tenu un direct avec Denis Cheissoux producteur de l’émission CO2 mon amour, grâce aux moyens techniques de France Bleu Isère. Convaincus ? Peut-être. Partenaires, à coup sûr.
Pas une ligne par contre dans Libération, Le Monde, L’Express ou Le Nouvel Obs-Rue89… Les grands médias nationaux n’ont pas mordu. Là, aucun partenariat n’avait été noué. Seul un blog hébergé par Mediapart, signé du mouvement Solidaires Isère, lui a consacré un billet… pas forcément très élogieux.
Sur place, la manifestation s’est souvent bornée – et on peut le regretter – à une forme d’entre-soi, où se sont surtout retrouvés les militants coutumiers de ce type d’événements*. La véloparade de samedi, qui s’est déroulée sous un soleil radieux, a quant à elle attiré une centaine de personnes.
Une gestion de la Biennale bien peu transparente
Sans remettre en cause la teneur du programme et la qualité des débats, souvent salués, les dessous de cette Biennale 2017 restent, eux, encore dans l’ombre. Et la transparence, pourtant érigée comme un des piliers du programme de la nouvelle municipalité écologiste, se fait attendre.
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