FOCUS – Des coups de feu ont été tirés samedi 16 novembre 2024 à midi dans un parc joux­tant la rue de New-York, à Grenoble. Un quar­tier voi­sin de la place Saint-Bruno, où une nou­velle fusillade avait éclaté le ven­dredi en début de soi­rée entre plu­sieurs indi­vi­dus. Ce alors que des coups de feu avaient déjà retenti à deux reprises aux abords de la place, la veille et l’avant-veille.

Samedi 16 novembre, des coups de feu ont été tirés à midi dans un parc joux­tant la rue de New-York, dans le quar­tier Chorrier-Berriat à Grenoble. Plusieurs habi­tants de cette rue per­pen­di­cu­laire à la rue Abbé-Grégoire ont appelé 17 pour contac­ter les ser­vices de police, samedi 16 novembre juste après midi, alors que des déto­na­tions venaient de reten­tir à proxi­mité du parc Paul-Valérien-Perrin, entouré d’immeubles et com­pre­nant une aire de jeux pour enfants.

Un homme, visé par trois coups de feu dans ce parc, serait par­venu à prendre la fuite en cou­rant sans avoir été tou­ché, selon Le Dauphiné libéré. Rapidement sur place, les poli­ciers ont ratissé le sec­teur et contrôlé, sur le par­king d’une rési­dence joux­tant le parc, un sus­pect qui essayait de se cacher. Interpellé en pos­ses­sion d’une arme de poing, l’homme a aus­si­tôt été placé en garde à vue.

Les poli­ciers ont éga­le­ment inter­cepté trois autres hommes soup­çon­nés d’être ses com­plices, eux aussi arrê­tés et pla­cés en garde à vue, selon le pro­cu­reur de la République Eric Vaillant. Reste à déter­mi­ner si cette nou­velle fusillade est liée à celles sur­ve­nues entre mer­credi 13 et ven­dredi 15 novembre dans le quar­tier voi­sin, place Saint-Bruno.

Une nou­velle fusillade ven­dredi 15 novembre place Saint-Bruno

Une nou­velle fusillade a, en effet, éclaté ven­dredi 15 novembre aux alen­tours de 20 h 15 place Saint-Bruno entre plu­sieurs indi­vi­dus à bord d’une voi­ture et d’un deux-roues. « Des déto­na­tions étaient enten­dues par des rive­rains, déclen­chant une opé­ra­tion de police sur place à la suite de plu­sieurs appels 17″, avait indi­qué François Touret de Coucy, pro­cu­reur de la République adjoint, vers 10 heures samedi 16 novembre au matin.

Place Saint-Bruno à Grenoble. © Manuel Pavard – Place Gre’net

« Sur place, les fonc­tion­naires de police consta­taient la pré­sence au sol, en face du numéro 4, de 16 étuis de muni­tions de calibre 9 mm. Des impacts étaient éga­le­ment consta­tés sur la vitre d’un appar­te­ment rési­den­tiel situé au pre­mier étage ». En revanche, aucune vic­time n’était à déplo­rer sur les lieux et « aucune trace de sang » décou­verte par l’identité judiciaire.

Selon des témoins enten­dus par Le Dauphiné libéré, « les tirs auraient été échan­gés entre le pas­sa­ger d’un puis­sant scoo­ter de type T Max, conduit par un com­plice et arrivé depuis l’arrière de l’église Saint-Bruno, et l’un des occu­pants d’une voi­ture sombre qui a tra­versé la place pour dis­pa­raître sur le cours Berriat ». Des faits confir­més par le pro­cu­reur de la République Eric Vaillant. Les patrouilles effec­tuées jusque tard dans la soi­rée dans le sec­teur pour ten­ter de retrou­ver les deux véhi­cules en fuite n’ont tou­te­fois per­mis d’in­ter­pel­ler aucun suspect.

DES COUPS DE FEU DEJA TIRÉS MERCREDI ET JEUDI PLACE SAINT-BRUNO

Le jeudi, vers 15 heures, des déto­na­tions s’é­taient déjà fait entendre place Saint-Bruno et les forces de l’ordre avaient retrouvé un fusil à canon scié caché der­rière un muret. Des poli­ciers avaient éga­le­ment inter­pellé un jeune homme por­tant un sabre japo­nais (katana).

Ce res­sor­tis­sant libyen au casier judi­ciaire vierge a été déféré samedi au par­quet et placé en déten­tion pro­vi­soire. Il sera jugé lundi 18 novembre en com­pa­ru­tion immé­diate, devant le tri­bu­nal cor­rec­tion­nel de Grenoble, a pré­cisé le procureur.

La veille, mer­credi 13 novembre, sur le coup de 15 h 45, une ving­taine d’individus cagou­lés vêtus de noir, venus des rues Edgard-Quinet et de la Nursery, avaient fait irrup­tion place Saint-Bruno. Là où, le 10 octobre 2024, un indi­vidu avait tiré des coups de feu en l’air, sans doute pour inti­mi­der des concur­rents sur ce sec­teur stra­té­gique pour le tra­fic de ciga­rettes et de stupéfiants.

Les indi­vi­dus en ques­tion en fuyaient mani­fes­te­ment d’autres qui, à leur tour, avaient déboulé sur les lieux, « dont cer­tains munis d’armes blanches ». L’un d’eux avait par ailleurs tiré des coups de feu en l’air avec une arme de poing.

Deux per­sonnes interpellées

Sur place, les poli­ciers avaient pu inter­pel­ler deux per­sonnes, dont un ado­les­cent de 15 ans por­teur d’une machette. Placé en garde à vue « pour déten­tion d’arme de caté­go­rie D », ce mineur non accom­pa­gné de natio­na­lité algé­rienne a reconnu, selon Le Dauphiné libéré, face aux images de vidéo­sur­veillance aux­quelles il a été confronté, qu’il avait bien eu l’arme entre les mains. Il pas­sera pro­chai­ne­ment devant un juge des enfants.

Un autre indi­vidu, majeur, a lui fait l’objet d’une garde à vue « pour ten­ta­tive de meurtre », a indi­qué le par­quet de Grenoble. Enfin, un témoin a signalé avoir vu un homme se débar­ras­ser d’une arme de poing sous un véhi­cule en sta­tion­ne­ment, fina­le­ment retrou­vée et saisie.