FLASH INFO – La Ville de Voiron a commémoré, mardi 9 avril 2024, le 80e anniversaire de la rafle de la Martellière. Une cérémonie en présence du maire de Voiron Julien Polat et de son adjointe en charge du Devoir de mémoire Armelle Le Bourdonnec, mais aussi du président du Département de l’Isère Jean-Pierre Barbier, ainsi que de lycéens voironnais.
La rafle de la Martellière, survenue dans la nuit du 22 au 23 mars 1944, vers 3 heures du matin, a été opérée par la Gestapo alors que celle-ci était à la recherche de résistants. Au lieu de cela, ce sont 18 enfants juifs, cachés dans une maison à l’initiative du rabbin Zalman Chneerson, qui ont été déportés, ainsi que la mère de deux d’entre eux, Marie Bugajski. Ils passeront deux jours au centre de la Gestapo de Grenoble avant d’être envoyés au camp de Drancy.
Marcel Gyrc, âgé de 20 ans, parviendra à prendre la fuite. Les 17 autres enfants et adolescents, âgés de 8 à 19 ans, seront déportés soit au camp de Kaunas-Reval (pour quatre d’entre eux), soit au camp d’Auschwitz-Birkenau (pour treize d’entre eux). Tous mourront dans les chambres à gaz, à l’exception d’Erwin Uhr, 15 ans, déclaré apte au travail à son arrivée à Auschwitz. Celui-ci retrouvera sa liberté avec la libération du camp par les troupes soviétiques en janvier 1945.
Julien Polat et Armelle Le Bourdonnec déposant une gerbe au nom de la Ville de Voiron en hommage aux victimes de la rafle de la Martellière survenue 80 ans plus tôt. © Ville de Voiron
La rafle de la Martellière demeurera longtemps oubliée, jusqu’à ce que Delphine Deroo, alors étudiante chargée de mission par le Musée de la Résistance de Grenoble, ne retrouve en 1996 dans les archives de l’Alliance israélite une liste comportant le nom de 16 enfants et d’une femme. Des appels à témoin et un travail mené par la municipalité voironnaise, des associations et la presse locale permettront in fine de reconstituer l’histoire et le parcours des victimes.
La première cérémonie de commémoration de la rafle a eu lieu le 14 septembre 1997, rassemblant plus d’un millier de personnes. Elle est aujourd’hui inscrite dans la tradition voironnaise. En amont de la commémoration 2024, 132 lycéens de la commune ont effectué un voyage en Pologne, incluant la participation d’une cérémonie sur le site de l’ancien camp d’Auschwitz. Ce en présence d’élus de la Ville de Voiron mais pas du groupe d’opposition Voiron citoyenne qui a refusé de prendre part au voyage pour des raisons économiques et écologiques.
Crédit photo de une : Ville de Voiron
