REPORTAGE - Près de 200 personnes ont participé à une marche blanche entre le quartier Mistral et le pont de Catane, en mémoire de Fatih et Adam décédés le 2 mars 2019 dans un accident de scooter alors qu'ils tentaient de fuir la police. Quatre ans après le drame, proches, amis et sympathisants ne comprennent pas pourquoi l'institution judiciaire ne leur donne aucune nouvelle de l'avancement de l'enquête. Et tous font part de leur besoin de vérité sur ce qu'il s'est réellement passé pour tourner la page et enfin pouvoir faire le deuil des deux disparus.
« Nous ressentons beaucoup de chagrin et de tristesse. Depuis qu'Adam et Fatih sont morts, nous n'avons aucune nouvelle de l'enquête alors que nous avons un réel besoin de vérité et de justice », confie Karim Boudiaf, l'oncle maternel d'Adam Soli, 17 ans. Ce dernier avait trouvé la mort avec son ami Fatih Karakus, 19 ans, le 2 mars 2019 en percutant un autocar sur un scooter volé alors qu'ils fuyaient, sans casques, un équipage de la brigade anti-criminalité.
Le drame avait alors déclenché de violentes scènes d'émeute le soir même et les suivants au cœur du quartier Mistral, malgré l'appel au calme des familles. En effet, si Éric Vaillant, le procureur de la République de Grenoble, avait évoqué un accident, l'idée d'une “bavure policière” prévalait obstinément dans ce quartier sensible où vivaient les jeunes gens.
Avant que la marche blanche ne s'élance, les participants ont écouté le prêche d'un imam sur l'éducation des enfants. © Joël Kermabon - Place Gre'net
Quatre ans après, comme tous les ans depuis les décès d'Adam et Fatih, près de 200 personnes ont participé à une marche blanche organisée à partir de 15 heures entre le quartier Mistral et le pont de Catane où s'était déroulé l'accident.
Sur le parvis du Plateau d'où s'est élancé le cortège, parents, proches et amis revêtus de tee-shirts blancs avec les portraits des deux victimes conversaient par petits groupes. Si la dignité était de mise, la lenteur extrême de la justice était dans toutes les têtes.
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Une réflexion sur « Grenoble : marche blanche pour Fatih et Adam morts en 2019 dans un accident de scooter en fuyant la police »
Pour éviter que ça ne se reproduise, il serait bien mieux d’expliquer aux ados qu’on ne vole pas un scooter, qu’on porte un casque, qu’on s’arrête si la police le demande.