REPORTAGE – Le Tour de France traverse l’Isère, ce vendredi 15 juillet 2022, à l’occasion de la 13e étape entre Le Bourg d’Oisans et Saint-Étienne. Après le passage de la caravane ce midi, perturbé par un accident corporel de la circulation, les coureurs ont à leur tour emprunté les routes de l’agglomération grenobloise, en début d’après-midi. Passionnés de la Grande Boucle ou simples curieux, venus en famille ou entre amis, de nombreux spectateurs se sont massés dans les rues de Grenoble pour apercevoir le peloton. Quant à la CGT, elle a profité du Tour pour afficher ses revendications.
Le profil de cette 13e étape du Tour de France n’a pas la majesté des mythiques 21 lacets de l’Alpe d’Huez, la veille. Ni de la désormais légendaire arrivée au sommet du Col du Granon, qui a vu Jonas Vingegaard déposséder Tadej Pogacar de son maillot jaune, l’avant-veille. Après les rudes joutes des Alpes, les 192,6 km reliant Le Bourg-d’Oisans à Saint-Étienne, ce vendredi 15 juillet 2022, ont ainsi tout de l’étape de transition promise aux sprinteurs ou baroudeurs. Mais pour nombre de spectateurs présents dans les rues de Grenoble pour voir passer le peloton, peu importe, le Tour de France est d’abord une fête.
Ils étaient ainsi nombreux à patienter sous un soleil de plomb sur le bord des routes de l’agglomération grenobloise. Objectif : apercevoir la caravane ce midi, et surtout les coureurs, annoncés en début d’après-midi. Cette 13e étape traverse en effet une partie de l’Isère, du Sud au Nord.
Un enfant de 9 ans renversé par un véhicule publicitaire
Un accident corporel de la circulation est survenu au niveau de l’avenue des Martyrs à
Grenoble, au passage de la caravane publicitaire du Tour de France, a rapporté la Direction départementale de la Sécurité publique de l’Isère, ce vendredi à 17 heures.Un jeune enfant de 9 ans « s’est volontairement mis sur la voie publique au moment où le véhicule de publicité Haribo passait ». Il présente « une plaie ouverte au niveau de la cheville droite, une plaie à la tête et une commotion ». Le jeune garçon a été transporté pour des soins aux urgences du CHU Michallon mais son pronostic vital n’était pas engagé.
« On vient surtout pour l’ambiance, la fête, le côté populaire »
Venu de l’Oisans via Vizille, le peloton a ainsi franchi la Côte de Brié, avant de plonger sur Eybens, puis de passer par Grenoble. Direction ensuite Fontaine, Sassenage, Noyarey, Veurey-Voroise, avant de mettre le cap sur Tullins et le Nord-Isère. Un parcours relativement plat et sans grandes difficultés, qui a donc laissé peu de temps au public pour admirer les coureurs.
Le long de l’avenue Jean-Perrot, longue ligne droite dépourvue de virages et de dénivelé, ces derniers ont ainsi filé à la vitesse de l’éclair. Céline et ses deux fils adolescents, tous deux avec une casquette à pois rouges vissée sur la tête, ont tout juste pu dégainer leur smartphone. « Mais ce n’est pas grave, on vient surtout pour l’ambiance, la fête, le côté populaire », souligne la quadragénaire, le visage déjà rougi par le soleil.
Sur l’avenue Jean-Perrot, les curieux côtoient les mordus de cyclisme
Son fils aîné Alban qui suit, lui, toutes les étapes de la Grande Boucle à la télévision, avait également des étoiles plein les yeux. « C’est la première fois que je vois passer le Tour de France », se réjouit-il, tout en concédant une légère frustration : « J’aurais préféré aller à l’Alpe d’Huez hier. En montagne, ça doit être plus spectaculaire et on a plus le temps de les voir grimper. »
Parmi les spectateurs, beaucoup étaient là en curieux, profitant de l’évènement sans être pour autant des mordus de cyclisme. Mais pour d’autres, à l’image de Claudio, le Tour est une vraie histoire d’amour. « Passionné depuis l’époque LeMond-Fignon », le quadra, qui roule lui-même tous les week-ends, n’a « quasiment pas loupé une édition en plus de trente ans ».
Une traversée en trombe du peloton
Assis depuis deux heures sur sa chaise pliante, au croisement des avenues Malherbe et Jean-Perrot, ce « grand fan de Marco Pantani » n’a pas manqué une miette du passage de la Grande Boucle en Isère. « Hier, j’étais déjà dans un virage de l’Alpe d’Huez et, aujourd’hui, vu que j’habite à côté, je ne pouvais pas rater ça », raconte-t-il.
Claudio défie son pote Thomas au petit jeu des pronostics, chacun ayant sa préférence entre Vingegaard et Pogacar. « De toute façon, ce sera forcément l’un des deux », assure ce dernier, même si tous deux rêvent encore d’un exploit de Romain Bardet. « C’était sans doute plus prudent qu’il ne vienne pas mais on est quand même déçus de l’absence d’Alaphilippe », déplore Claudio.
Quinze minutes après la traversée à très grande vitesse du peloton, l’avenue Jean-Perrot se vidait déjà peu à peu. Pour Céline et ses deux fils, l’heure était venue d’aller se rafraîchir, après un long moment en plein soleil. Mais Alban prend déjà date pour le Tour de France 2023 : « Cette fois, si je peux, j’essaierai d’aller sur une étape de montagne, c’est sûr ! »
La CGT profite du Tour de France pour afficher ses revendications
L’Union départementale CGT Isère était présente sur les 12e et 13e étapes du Tour de France pour exprimer ses revendications, tout en accueillant le public de manière conviviale. Ce jeudi 14 juillet, le syndicat a ainsi installé un stand-buvette au Bourg-d’Oisans, au kilomètre 0 de la montée vers l’Alpe d’Huez.
Une équipe cyclo CGT a ainsi accueilli sur place le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, ainsi que le directeur du Tour de France Christian Prudhomme, avant de s’élancer à l’assaut des 21 virages de la station iséroise. Et ce vendredi 15 juillet, le syndicat a érigé son « stand fraternel et revendicatif » au Col des Crozes, à l’intersection de la D518 et la D4.