REPORTAGE VIDÉO – Située aux portes de Grenoble en bordure du tram E, la Casamaures se distingue par son style oriental au cœur du paysage des Alpes. Ce monument historique en ciment moulé construit dans les années 1850 ouvre exceptionnellement ses portes aux visiteurs jusqu’au 30 juin, du mardi au samedi.
Vitraux, arabesques, calligraphies en arabe, papiers peints à la main… On se croirait en Orient en visitant la Casamaures, mais en levant la tête, on aperçoit les montagnes des Alpes. À Saint-Martin-le-Vinoux, aux abords du tram, ce monument hors du commun ouvre ses portes jusqu’au 30 juin pour des visites guidées chaque après-midi du mardi au samedi.
Reportage d’Élisa Montagnat – placegrenet.fr
Ce petit palais exotique a été classé monument historique pour son architecture néo-mauresque, preuve de l’engouement européen pour les cultures orientalistes dans les années 1850, du temps de sa construction. C’est également le premier monument français construit en “or gris”, c’est-à-dire en ciment moulé.
« Un engagement artistique de sauvegarde de la culture »
Quelques personnes habitent la Casamaures, et tentent de la restaurer et de la faire vivre. Regroupés sous forme d’association dont l’objectif est « la valorisation du patrimoine », elles organisent chaque année des visites guidées durant le mois de juin, mais aussi des événements culturels et des expositions.
Le prix pour deux heures de visite ? Entre 5 et 8 euros, au bénéfice de l’association. Ces visites permettent de financer quelques travaux, mais surtout de continuer à faire vivre ce monument : « La valorisation du patrimoine passe aussi par l’accueil des personnes. Il y a toute une partie école de patrimoine, avec des jeunes qui viennent faire des stages, comme Sophie qui apprend à faire du guidage », explique Christiane Guichard, la propriétaire des lieux.
« D’autres vont venir dans les jardins pour aider en aménagement paysager, des étudiants en architecture… Depuis trente ans, des étudiants d’horizons très différents viennent mais on n’est pas aidés pour cette école du patrimoine », déplore-t-elle.
« Il y a un double discours. Le préfet et tout le monde dit que cet espace est unique dans la construction française et qu’il faut le préserver et le valoriser, mais il n’y a pas forcément les moyens d’éditer des livres, de faire ce travail de continuité… Il y a deux poids, deux mesures entre les musées départementaux avec beaucoup de personnel et nous. On est un peu les petits poucets du patrimoine… C’est vraiment grâce aux personnes qui viennent qu’on continue car ils nous font garder le moral. »
Élisa Montagnat