FOCUS – Le territoire de la Métropole grenobloise a fait face à d’importants événements climatiques durant la période du 26 décembre au 4 janvier. Plus d’une quinzaine de communes ont été touchées, parfois gravement, comme à Claix où une habitante a trouvé la mort. Alors que la Métropole étrenne sa nouvelle compétence en matière de gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations (Gemapi), cette dernière s’est livrée ce jeudi 11 janvier à un premier bilan.
Conséquences d’un contexte météorologique exceptionnel, l’agglomération grenobloise a été frappée, du 26 décembre au 4 janvier, par d’importants aléas climatiques. Glissements de terrain, coulées de boue, éboulements et autres inondations ont touché plus d’une quinzaine de communes de l’agglomération.
Plus gravement, une coulée de boue provoquée par l’effondrement d’un pan de colline a enseveli une sexagénaire, à Claix. Durant cette période, les services de la Métropole, en liaison avec les communes et les services de l’État, sont intervenus sans relâche pour assurer la sécurité des habitants, que ce soit à leur domicile ou lors de leurs déplacements.
Ce jeudi 11 décembre, les services et élus de Grenoble-Alpes Métropole ont dressé un premier bilan de ces graves intempéries. Une manière – peut-être un peu brutale – pour la collectivité d’étrenner sa nouvelle compétence en matière de Gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations (Gemapi), entrée en vigueur le 1er janvier 2018.
Quinze communes de l’agglomération touchées
Au nombre des communes touchées, sept l’ont été tout particulièrement : Claix, Le Gua, Vif, Miribel-Lanchâtre, Quaix-en-Chartreuse, Le Sappey-en-Chartreuse et Grenoble, avec des débordements de cours d’eau, des glissements de terrain ou encore des embâcles. À un moindre degré, sept autres ont eu à connaître des incidents du même type.
Comme ce fut le cas à Saint-Paul-de-Varces, Meylan, Vizille, Saint-Barthélémy-de-Séchilienne, Eybens, La Tronche et enfin Murianette.
Christophe Ferrari, le président de Grenoble-Alpes Métropole se félicite de l’implication des personnels métropolitains « qui ont déployé une énergie remarquable pour venir en aide à leurs concitoyens ». De fait, plusieurs dizaines d’agents de la Métropole se relayant 24 heures sur 24 sont intervenus tout au long de cet épisode climatique. Notamment pour protéger les ponts par des enrochements, conforter les berges, évacuer les rochers déposés par les éboulements, ou encore aspirer les trop-pleins d’eau ou de boue. À noter que des opérations sont encore en cours sur certaines voies coupées ou exposées à des glissements de terrain.
Près de 100 m3 de boue et de gros troncs d’arbre évacués
À Grenoble, la voie sur berges ou voie Corato, très rapidement inondée, a été coupée dès le 4 janvier. Elle l’est encore et ne devrait être rouverte à la circulation que le mardi 16 janvier. À charge, pour les services de la Métropole, de déblayer les amoncellements de bois laissés par la décrue et de nettoyer la chaussée des dépôts de limon.
« Près de 100 m3 de boue et de gros troncs d’arbres sont collectés et acheminés vers la déchetterie, tout comme les autres matériaux déposés par les eaux tels les métaux et les plastiques », expliquent les techniciens de la Métropole. Dont une vingtaine sont mobilisés pour ces opérations de nettoyage des berges de l’Isère et de remise en état de la voirie.
Pour ce qui est des coûts engendrés par ces intempéries, il est trop tôt pour en parler. « Nous sommes en train de les analyser, de les évaluer. L’idée c’est de rétablir les voies, secourir les personnes, assurer la continuité des services. Nous ne lésinons pas sur les dépenses. Nous sommes compétents et en responsabilité de remettre les choses en ordre. Mais tout cela aura un coût, bien évidemment », reconnaît Ludovic Bustos, le vice-président de la Métropole délégué aux espaces publics et à la voirie
« Nous allons tirer un certain nombre d’enseignements de ces aléas »
Hasard du calendrier ? La Métropole exerce depuis le 1er janvier 2018 sa nouvelle compétence – obligatoire – en matière de gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations (Gemapi). Une nouvelle mission que la collectivité a d’ailleurs anticipée.
Elle a ainsi fortement contribué au financement des chantiers de renforcement des digues, en amont et en aval de l’agglomération. Soit pas moins de 134 kilomètres de digues protégeant 149 000 personnes sur le territoire. Des travaux indispensables lorsque l’on sait que ces protections datent pour certaines de plusieurs siècles*.
A fortiori dans un contexte « de dérèglements climatiques allant de pair avec une recrudescence d’événements météorologiques extrêmes », soulignent les services de la Métropole. « Nous allons tirer un certain nombre d’enseignements de ces aléas. Nous allons aussi regarder si ceux qui, avant, avaient en charge ces compétences avaient bien mené le dossier et bien fait les choses », assure Ludovic Bustos.
Et celui-ci d’ajouter : « Nous allons gagner en expérience. Nous avons fait ce que nous avons pu. Il y a eu des dégâts, il ne faut pas se leurrer, mais nous allons essayer, au mieux, de remettre les choses en ordre », déclare-t-il. Tout en espérant que les nouvelles précipitations annoncées pour les prochains jours ne viennent pas réduire à néant tous le travail accompli…
Joël Kermabon
* Les premiers travaux d’endiguement ont été menés par le duc de Lesdiguières.