ENTRETIEN - Jean-Pierre Barbier, député Les Républicains de la septième circonscription de l'Isère, préside depuis plus d'un an aux destinées du département. Bien décidé, lors de son investiture, à « fédérer toutes les énergies pour donner un nouvel élan au département », il met aujourd'hui en œuvre son programme, ce qui n'est pas sans faire grincer quelques dents… Il s'explique sur ses choix.
DE LA PHARMACIE A LA POLITIQUE
Né à Bron le 11 novembre 1960 dans une famille de la classe moyenne, Jean-Pierre Barbier débute sa scolarité au collège Saint-François à La Côte-Saint-André. À partir de 1975, il est pensionnaire au lycée des Lazaristes, à Lyon. Après l'obtention d'un baccalauréat scientifique, il intègre le lycée Champollion, à Grenoble, pour deux années de classes préparatoires. Puis il entre, à vingt ans, à la faculté de pharmacie de Grenoble, d’où il ressort en 1985, son diplôme de pharmacien en poche.
Il effectue son service militaire au Service de santé des armées et, à son issue, débute sa carrière de pharmacien dans l'officine Jourdan à la Côte-Saint-André.
Suit un passage par Lyon jusqu'en 1993, où il revient dans la Bièvre pour ouvrir sa propre pharmacie à la Côte-Saint-André. Élu maire de Penol (Isère) en 1995, il devient, en 2001, président de l’intercommunalité du Pays de Bièvre-Liers. Durant cette période, plus précisément en 2002, il rallie les rangs de l'Union pour un mouvement populaire (UMP).
Un tremplin qui le propulse, le 11 décembre 2005, au Conseil général de l'Isère, où il siègera en qualité de conseiller général du canton de La Côte-Saint-André, succédant à Jo Manchon. Réélu au premier tour en 2008, il s'investira notamment sur les dossiers relatifs à l’agriculture, à l’équipement des territoires, à la culture et aux finances.
Ne lui manquait plus qu'un siège de député qu'il décroche lors des législatives de 2012 dans la septième circonscription de l'Isère. Enfin, Jean-Pierre Barbier est élu président du conseil départemental de l'Isère le 2 avril 2015, à l'occasion de la victoire de la droite.
Les serpents de mer que sont l'A480 et l'aménagement du Rondeau sont matières à polémique. Notamment avec la Métropole et la ville de Grenoble, puisque cette dernière a déposé un recours auprès de Manuel Valls. Comment défendez-vous les choix du Département sur ce dossier ?
Sur cet équipement, nous attendions une solution de financement depuis des années. Aujourd'hui, nous avons une chance historique de régler ce problème récurrent. Nous avons enfin un financement de 300 millions d'euros d'argent privé [provenant de la société d'autoroute Area, ndlr] pour régler ce problème, et on discute ! Je suis atterré !
Quand on parle de l'A480, il ne faut pas parler d’élargissement mais bien d'aménagement à deux fois trois voies qui puissent permettre une vitesse suffisante pour assurer la fluidité. Deux intérêts à cela. Tout d'abord, diminuer la pollution pour les riverains et améliorer la qualité de vie aux alentours par un environnement qui sera, bien évidemment, paysager.
Mais, surtout, cela doit permettre d'avoir des axes de transit départementaux. La question se pose de manière importante puisque, avec la métropolisation, les voiries doivent être cédées à la Métropole. Sauf que Grenoble et sa métropole sont au centre du “Y”. Tous nos axes de transit départementaux doivent passer par les vallées !
J'entends bien l'argument qui consiste à dire que, si l'on fait deux fois trois voies, on crée un “aspirateur à voitures”. Mais encore leur faut-il une destination !
Il s'agit d'un itinéraire de contournement et de transit vers les massifs de l'Oisans et, bien évidemment, il ne s'agit pas de reconstituer ici une autoroute A7 où, en effet, nous avons un débit qui est plus qu'important.
C'est un enjeu majeur pour la Métropole, un enjeu auquel je suis très attaché et sur lequel je suis très vigilant. Je regarde les positions de la Métropole avec attention parce que demain, si la totalité des axes doit lui être transférée, il faut que tout ceci puisse continuer à assurer la circulation des véhicules sur l'ensemble du département.
Une région et un département à droite, une métropole et sa ville-centre à gauche. Comment gérez-vous cette configuration “géopolitique” particulière ? Est-ce un frein aux ambitions départementales ? Coexistence pacifique ou combat de tous les jours ?
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