EN BREF — Olivier Noblecourt, can­di­dat aux muni­ci­pales à la tête de Grenoble Nouvel air, passe à l’at­taque. Après avoir appelé ses concur­rents à pré­sen­ter leur liste et leur pro­gramme d’ici la fin de semaine, il s’en est direc­te­ment pris à Grenoble en com­mun, liste du maire sor­tant. De son côté, Éric Piolle appelle les can­di­dats, dont Olivier Noblecourt, à rendre publiques leurs décla­ra­tions de patri­moine et de revenus…

« Certains pré­tendent encore faire cam­pagne dans le brouillard. » Coup de gueule d’Olivier Noblecourt, can­di­dat aux muni­ci­pales à la tête de la liste Grenoble Nouvel air. Dans un com­mu­ni­qué titré « Les Grenoblois méritent le res­pect », celui-ci juge que « le débat élec­to­ral à Grenoble n’est pas à la hau­teur des attentes légi­times de [ses] conci­toyens ». Et dit s’en inquiéter

Olivier Noblecourt lors de sa décla­ra­tion de can­di­da­ture. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Olivier Noblecourt s’en prend direc­te­ment à ses trois prin­ci­paux concur­rents. « Je dénonce les stra­té­gies d’évitement, les faux sem­blants et les dis­si­mu­la­tions des can­di­dats Éric Piolle, Alain Carignon et Émilie Chalas », écrit-il. En cause, selon le can­di­dat ? L’absence de pré­sen­ta­tion des listes com­plètes ou des pro­grammes. Contrairement à la liste Grenoble Nouvel air, à jour depuis la fin du mois de jan­vier.

Olivier Noblecourt appelle les can­di­dats à publier leur liste et programme

Ironie du sort : quelques heures avant la publi­ca­tion de son com­mu­ni­qué, Éric Piolle pré­sen­tait les can­di­dats de sa liste Grenoble en com­mun. Et annon­çait la pré­sen­ta­tion com­plète de son pro­gramme pour le samedi 22 février. Olivier Noblecourt n’en juge pas moins que le maire sor­tant « conti­nue à fuir le débat et se refuse tou­jours à pré­sen­ter et défendre le bilan dont il est comp­table devant les Grenoblois ».

Et d’es­ti­mer dans un second com­mu­ni­qué que « la liste pré­sen­tée par Éric Piolle démontre qu’il n’a ni réussi ni cher­ché à élar­gir sa base poli­tique, à se tour­ner vers les quar­tiers popu­laires ou à se renou­ve­ler après six années d’un man­dat qui a été un échec ».

Premier débat des élec­tions muni­ci­pales à l’Ampérage à l’in­vi­ta­tion d’ac­teurs de la culture gre­no­blois. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Même acri­mo­nie à l’é­gard des autres têtes de liste. « Les Grenoblois en savent plus sur le pas­sif judi­ciaire d’Alain Carignon que sur ses colis­tiers ou sur son pro­gramme », iro­nise Olivier Noblecourt à l’in­ten­tion de l’an­cien maire de Grenoble. « Émilie Chalas, dont le nombre de colis­tiers se réduit au fil de ses confé­rences de presse, n’a pour le moment pré­senté que quinze pre­mières idées très géné­rales », pour­suit-il.

Et d’a­dop­ter un ton mar­tial. « Je demande [aux can­di­dats] de jouer cartes sur table et de rendre publique l’intégralité de leur liste et de leur pro­gramme avant la fin de la semaine ». Non sans pro­fi­ter de son mou­ve­ment d’hu­meur pour affir­mer que « Grenoble Nouvel Air est aujourd’hui la seule alter­na­tive res­pon­sable et cré­dible pour l’avenir de notre ville », face au « déclin » entamé par Éric Piolle ou la « régres­sion » annon­cée avec Alain Carignon.

Éric Piolle appelle les can­di­dats à publier… leur patrimoine

Réponse du ber­ger à la ber­gère ? Durant la pré­sen­ta­tion de ses colis­tiers, Éric Piolle a taclé ses concur­rents… pour ne pas avoir rendu publiques leurs décla­ra­tions de patri­moine et de res­sources. Et le maire sor­tant de rap­pe­ler que lui-même a publié la sienne dès le mois de novembre 2019, ainsi qu’il l’a­vait fait en 2014. « C’est un enjeu de trans­pa­rence démo­cra­tique, j’ap­pelle tous les can­di­dats à faire de même », a‑t-il ajouté.

Présentation de la liste Grenoble en com­mun par Éric Piolle le 18 février © Florent Mathieu – Place Gre’net

« Combien gagne un membre du gou­ver­ne­ment ? Combien gagne un ancien ministre, député, euro­dé­puté, pré­sident de conseil dépar­te­men­tal ? Combien gagne un membre de la majo­rité par­le­men­taire ? », s’in­ter­roge enfin Éric Piolle. En fai­sant réfé­rence res­pec­ti­ve­ment à Olivier Noblecourt et son passé de délé­gué inter­mi­nis­té­riel, à l’an­cien maire Alain Carignon et à la dépu­tée de l’Isère Émilie Chalas.

Chose faite pour le can­di­dat Noblecourt, du moins en ce qui concerne le patri­moine. À la faveur du dépôt offi­ciel de liste en pré­fec­ture, la tête de liste Grenoble Nouvel air pos­tait sur Facebook le 19 février à 18h44 sa « décla­ra­tion de situa­tion patri­mo­niale ». Dont la pos­ses­sion d’un appar­te­ment de 105 m² dans le quar­tier La Bruyère et d’une mai­son fami­liale en Ardèche.

Florent Mathieu