FIL INFO — Alors que l’Alliance citoyenne de l’agglomération grenobloise a organisé deux opérations burkinis dans des piscines municipales de Grenoble, un collectif constitué sur Facebook appelle à se mettre « tous à poil contre l’Islam radical ». Ainsi que pour faire « bouger Piolle », le maire de Grenoble étant très critiqué pour son silence quant à ces actions militantes.
Pour son poisson d’avril 2017, la Ville de Grenoble annonçait une ouverture du Jardin des plantes aux naturistes une fois par mois. « Au plaisir de vous y croiser », lançait le maire de Grenoble Éric Piolle en relayant le message. Deux ans plus tard, le poisson se retourne-t-il contre le maire ? Un poisson que certains l’accusent au demeurant de noyer ? Un “commando” appelle en effet sur Facebook à se mettre « tous à poil pour faire bouger Piolle ».
Tous à poil ? Un mouvement de réaction aux deux opérations burkinis organisées par l’Alliance citoyenne de l’agglomération grenobloise, les vendredi 17 mai et dimanche 23 juin dans des piscines municipales de Grenoble. Tandis que les partisanes du burkini se revendiquent de Rosa Parks et crient à la discrimination, d’autres voix considèrent avant tout ces actions comme une tentative d’intrusion de l’Islam politique et radical dans le débat public.
Tous à poil au nom de la laïcité décomplexée
Plus encore que ces actions, c’est l’absence de réaction du maire Éric Piolle qui agace. « Le Maire de Grenoble fait preuve d’un attentisme et d’une inaction préoccupants », écrit le collectif Les Jours heureux, constitué pour l’occasion. Et celui-ci d’inviter « toutes les citoyennes et tous les citoyens attachés aux valeurs de la République à se foutre à poil devant les commandos en burkini » au nom de la « laïcité décomplexée ».
Le groupe en question ? Une « bande d’amis universalistes non impliqués dans la politique locale », se décrivent-ils auprès du Dauphiné libéré. Ceux-ci ne manque pourtant pas de se faire d’ores et déjà taxer « d’islamophobie » sur les réseaux sociaux, où les opérations de l’Alliance citoyenne font beaucoup réagir pro et anti-burkinis. Face à tant de sérieux, le groupe assume le parti-pris de la dérision : « Depuis Charlie, on sait très bien que les islamistes n’ont pas d’humour », déclarent-ils encore.
À mi-chemin entre l’esprit Dada et les seins nus des Femen, l’opération « Tous à poil » est-elle vraiment planifiée ? Si l’événement est calé pour le 30 juin, il se garde bien, pour le moment, de fixer un lieu ou une heure précise. Mais a enregistré en quelques heures une cinquantaine de participants et 250 personnes intéressées. Dont le conseiller régional Stéphane Gemmani, dont on est curieux de savoir s’il envisage lui aussi de tomber le bas.