REPORTAGE – Un « espace micro-pousses » a fait son apparition dans le centre de production horticole de la Ville de Grenoble à Saint-Martin-d’Hères. Une vingtaine de personnes étaient ainsi réunies le jeudi 20 décembre pour découvrir le projet d’Isabelle Robles, à l’occasion de son inauguration. Ouvert en octobre, l’espace devrait se muer en ferme urbaine d’insertion dans les mois ou années à venir.
Des milliers de mini-pousses s’épanouissent dans un coin de l’une des serres du centre de production horticole de la Ville de Grenoble, situé à Saint-Martin‑d’Hères. C’est le début du projet sorti de la tête d’Isabelle Robles. Cette ingénieure agronome travaille depuis plus d’un an à la construction de cet espace qui n’en est qu’à ses balbutiements.
Les 100 m2 ont ouvert à la mi-octobre. « C’est un test », répète l’initiatrice du projet. Pourtant, des dizaines de restaurateurs grenoblois font déjà appel à ses services. Il faut dire que ces petites pousses ont du goût et relèvent à merveille les plats des chefs. Pour le prouver, Isabelle Robles a préparé un petit jeu à l’occasion de l’inauguration, le 20 décembre.
Chacun goûte les pousses, en décrit les goûts et cherche à en deviner l’identité. « Ça me rappelle des souvenirs ! », s’enthousiasme un goûteur conquis. Radis, cresson, fenouil, moutarde… Les petites barquettes contiennent une diversité inattendue mais pas déplaisante à en croire les réactions du public.
Petite pousse deviendra grande
Pour créer cet espace, Isabelle Robles a eu besoin d’aide. Celle de la Ville qui a mis à disposition les 100 m2 de serres. « Une super opportunité pour débuter avec des financements limités », se réjouit l’agronome.
Mais la porteuse de projet a aussi bénéficié de l’aide d’Olivier, d’Agathe et de Juliette, les trois administrateurs de 1000 pousses. L’association dont elle occupe la présidence a pris en main la production et la vente des micro-pousses. Tout juste créée, elle ne compte pour l’instant qu’une dizaine de membres.
L’association n’entend pas se contenter de la vente de micro-pousses pour son avenir, qu’elle prévoit radieux. L’objectif, c’est de « créer une ferme urbaine pour l’insertion par l’activité économique à partir d’un support agricole », rappelle Isabelle Robles qui croit en l’agriculture comme « moyen de rebondir ».
La présidente est donc déjà à la recherche d’un terrain de 3 000 à 5 000 m2 dans l’agglomération grenobloise. Un lieu d’implantation qui permettrait l’ouverture d’une partie maraîchage à sa petite entreprise.
1000 pousses, pionnière dans l’Hexagone
Les micro-pousses sont les petites feuilles que l’on croque au premier stade de développement de la plante, juste après que la graine ait germée. Très à la mode au États-Unis, leur culture n’est arrivée en France que depuis peu.
« On a de bon retours », se félicite Isabelle Robles, pionnière dans l’Hexagone et déjà en contact avec le grossiste Métro, basé à Sassenage.
Les livraisons se font à vélo : « On donne les barquettes puis on récupère la terre pour la germination de nouvelles pousses », explique Agathe Pain, qui assure la trésorerie de 1000 pousses. Un circuit court et écologique qui devrait attirer les investisseurs dans les mois à venir. C’est en tout cas le pari de l’association.
Jules Peyron