FIL INFO – Grâce à ses bons résultats, la Compagnie des Alpes a augmenté de 20 % les dividendes reversés à ses actionnaires. Une générosité qui fait bondir les élus régionaux et départementaux du Rassemblement Citoyens, écologistes, solidaires. Car le plus gros opérateur mondial de domaines skiables a bénéficié de 3,3 millions d’euros de subventions, notamment pour la neige de culture.
Le mode de gestion de la Compagnie des Alpes, plus gros opérateur de domaines skiables au monde, ne réjouit pas vraiment les élus départementaux et régionaux du Rassemblement Citoyens, écologistes, solidaires (RCES). La décision du gestionnaire de la plupart des grandes stations de ski des Alpes d’augmenter de 20 % les dividendes versées à ses actionnaires vient en effet, pour les élus d’opposition, reposer la question de l’utilisation de l’argent public.
La Compagnie des Alpes se porte bien. Et même très bien. En 2017, son chiffre d’affaires, en hausse de 6 %, s’est établi à 762,2 millions d’euros pour un résultat net de 31,3 millions d’euros. Son activité ski progresse de plus de 4 % quand son autre branche, celle des destinations loisirs, enregistre une hausse de 8,4 %.
De très bons résultats dont la Compagnie des Alpes a décidé de faire profiter ses actionnaires. Jeudi 8 mars, le dividende par action, qui était de 0,4 euro jusque-là, est passé à 0,5 euro. Pour 2017, le montant des dividendes versés aux actionnaires s’élève ainsi à 12 millions d’euros, soit 2,4 millions d’euros de plus qu’en 2016.
Plus de 2,8 millions d’euros d’aides publiques pour la neige de culture
Ces chiffres ont fait bondir les élus RCES. Car, sur ces domaines skiables gérés par la Compagnie des Alpes, la Région Auvergne Rhône-Alpes et le Département de l’Isère ont subventionné le développement de la neige de culture à hauteur de plus de 2,8 millions d’euros. Le Département de l’Isère a également versé une aide de 500 000 euros pour une étude de transport par câble entre Les Deux-Alpes et l’Alpe d’Huez. Des aides publiques qui, pour les élus, ne se justifient aucunement.
« Il peut être souhaitable de subventionner certaines stations de ski quand celles-ci sont en réelle difficulté et dans une optique de transition vers un modèle de développement plus durable et respectueux de l’environnement, soulignent les élus dans un communiqué. Il est en revanche scandaleux que l’argent public finance des investissements qui devraient être portés par les opérateurs privés bénéficiaires. »
Pour le groupe RCES, les subventions publiques « servent ainsi indirectement à l’accroissement des inégalités autant qu’à la perpétuation d’un modèle économique insoutenable face au changement climatique ».
La société, détenue à près de 40 % par la Caisse des dépôts et consignations, table sur l’entrée dans son capital du géant chinois Fosun pour pouvoir se développer à l’international et notamment en Chine où le marché du ski est en plein boum. Les négociations, engagées il y a deux ans, n’ont toujours pas abouti.
PC