EN BREF – D’un côté, la « parisienne », candidate La République en marche imposée par le Modem. De l’autre, le provincial, investi par Les Républicains. Sur la 9e circonscription de l’Isère, si le chemin semble tout tracé pour Élodie Jacquier-Laforge, qui devrait sans surprise s’assoir dans le fauteuil de député, la vague macroniste laisse les candidats recalés du premier tour dubitatifs. Bonnet-blanc et blanc-bonnet ?
S’il y a un point sur lequel les deux candidats qualifiés pour le second tour des législatives sur la 9e circonscription de l’Isère sont bien d’accord, c’est de reconnaître que leur “sacre” est somme toute très relatif au regard des chiffres de l’abstention (50,49 %).
Sur cette circonscription, qui couvre les cantons de Pont-en-Royans, Rives, Saint-Marcellin, Tullins, Vinay et Voiron, Élodie Jacquier-Laforge, la candidate de La République en marche sous l’étiquette Modem, ne devrait toutefois guère être inquiétée, avec 39 % des voix au premier tour.
Avec plus de vingt points d’avance sur Bruno Gattaz, le candidat Les Républicains, on voit mal ce qui pourrait faire pencher la balance dans l’autre sens. La circonscription s’apprête ainsi à tourner une page, après vingt années passées à gauche. D’autant que, derrière, les autres candidats arrivés dans un mouchoir de poche ne se pressent pas au portillon pour afficher un quelconque soutien.
« Deux nuances de droite » ?
Comme sur la 1re, la 5e et la 7e circonscriptions, EELV n’y voit pas plus que « deux nuances de droite ». Le parti écologiste ne donne d’ailleurs officiellement pas de consignes de vote. Pas plus que le parti socialiste qui, comme EELV, soutenait le candidat arrivé en troisième position, Patrick Cholat. Quant au parti communiste, il appelle lui tout simplement à voter blanc ou nul, renvoyant dos à dos les deux candidats « porteurs d’une politique économique et sociale ultra-libérale ».
La gauche, qui a échoué à se rassembler, a‑t-elle loupé le coche sur cette 9e circonscription ? Si l’on s’en tient à un simple calcul mathématique, oui. En additionnant les voix du candidat écolo (13,74 %) à celle de la candidate de La France insoumise (13,24 %), la gauche avait une place au second tour. Une vision somme toute plutôt simpliste et surtout très politique.
« Le rassemblement, c’est autour des projets de société et non à des fins électorales court-termistes », souligne l’insoumise Marie-Pierre Micoud. Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon n’a jamais aussi bien porté son nom.
Bref, pas question de transiger. Ni d’ailleurs d’appeler à voter pour l’un ou l’autre des deux candidats en lice pour ce second tour. « Élodie Jacquier-Laforge et Bruno Gattaz, c’est bonnet-blanc et blanc-bonnet », résume Marie-Pierre Micoud.
Le candidat de la droite républicaine, adjoint au maire de Voiron et médecin à l’hôpital, a beau jouer la carte de la proximité, stigmatisant « le choix du parisianisme contre la province », il est peu probable que l’argument fasse contre-poids à la vague macroniste sur laquelle surfe Élodie Jacquier-Laforge. Quand bien même la candidate imposée par le Modem a été parachutée de la région parisienne… L’intéressée balaie pour sa part la critique d’un revers de la main, y voyant un simple « dénigrement politicien ».
PC