ENTRETIEN – Jean-François Dufour, le manager général du club de hockey grenoblois Les Brûleurs de Loups, se veut confiant avant le début du championnat mardi à Dijon. Les joueurs d’Edo Terglav sont impatients de se lancer dans cette nouvelle saison placée sous le signe du changement.
Après une reprise de l’entraînement le 8 août et une campagne de matches de préparation conclue samedi dernier à la patinoire Pôle Sud par une victoire sur Chamonix-Morzine (3−1), les Brûleurs de Loups entrent dans le vif du sujet ce mardi 13 septembre avec la première journée de la Saxoprint Ligue Magnus à Dijon. Avant d’enchaîner samedi par la réception d’Angers.
Cette année, la saison régulière s’annonce encore plus homogène et serrée avec plus de matches (44 contre 26 dans la précédente formule du championnat) et moins d’équipes (12 contre 14). Les hockeyeurs grenoblois espèrent se mêler à la lutte avec Rouen, Épinal, Gap, Bordeaux, Strasbourg et Amiens qui devraient être de sérieux concurrents. Ils devront pour ce faire effacer par des succès la pénalité de 6 points que leur a infligée la Fédération française de hockey sur glace, fin juillet, pour avoir « dissimulé des pièces officielles relatives à des contrôles fiscaux, ce qui a faussé l’analyse de la situation financière du club lors de ses validations ces dernières saisons ».
Les Brûleurs de Loups semblent repartir cette saison sur de bonnes bases avec un nouveau président Jacques Reboh qui souhaite recréer un lien fort entre le club et ses supporters. Jean-François Dufour, ancien joueur et entraîneur de Grenoble, nommé manager général, revient sur ces sujets dans le long entretien qu’il nous a accordé avant la reprise du championnat.
Comment s’est déroulée l’intersaison aux Brûleurs de Loups ?
Il y a eu des changements. Le plus important a été l’arrivée d’un nouveau président. Ça a pris un peu de temps avant de tout mettre en place, regarder quelle sorte de groupe on voulait construire. Il y a eu un très bon suivi du staff par rapport à la préparation des joueurs. L’intersaison c’est mai, juin, juillet. Quand les joueurs sont arrivés en août, on a vu un groupe déjà en très bonne condition physique. On était très satisfait, sachant que la saison cette année va être physiquement encore plus dure.
Depuis la reprise, le 8 août, les gars travaillent très bien. Ça se voit qu’ils prennent plaisir à bosser ensemble. Le match face à Chamonix (3−1) a été le dernier test pour savoir où on se situe avant le premier match de championnat à Dijon, mardi. Les joueurs savent que la pré-saison est terminée. On passe aux choses sérieuses. Ils ont hâte de commencer.
Les 6 points de pénalité en championnat sont-ils un gros handicap ?
On sait qu’à un moment donné ils vont sûrement pencher dans la balance quelque part mais, en même temps, je crois que le groupe l’a accepté et l’a mis de côté. Il ne faut pas se mettre plus de pression parce qu’on a perdu 6 points. Le groupe s’est dit qu’il fallait faire le boulot, gagner les matches. Tout le monde est conscient qu’ils existent mais il ne faut pas faire des projections du style : « Si on avait 6 points de plus, on serait à telle place… »
Est-ce que ça peut être une motivation supplémentaire ?
Je pense que oui. J’ai vécu ça une année comme joueur à Grenoble en 2010 quand on avait perdu des points également. On s’était dit qu’on allait aller les rechercher. C’est une motivation, un challenge de se dire : « On les a perdus mais on est capables d’être dans le haut de tableau. »
Quels sont les objectifs cette saison ?
Cette année, on voulait d’abord construire autour d’un noyau fort de joueurs et ensuite avoir un groupe qui, à chaque match, mouille le maillot. […] Dans l’effectif aujourd’hui, il y a seulement quatre joueurs qu’Edo Terglav [l’entraîneur, ndlr] n’avait jamais coachés. L’approche entre l’entraîneur et les joueurs se fait plus rapidement. On a un bon groupe qui fonctionne très bien. […] L’équipe a peut-être moins de talent que l’année dernière mais on veut qu’elle ne lâche rien. C’est important pour les supporters, les partenaires et puis ce sont nos valeurs.
Cette équipe peut aller loin. Si le groupe, qui vit bien, grandit ensemble, il y a de quoi faire. […] On ne veut pas trop regarder en avant. On veut que notre groupe se construise peu à peu et ne pas sauter les étapes. On veut essayer de progresser chaque jour et vraiment être prêt en fin de saison pour l’étape ultime (les play-offs).
La coupe de France est-elle importante pour vous ?
Oui, toujours. C’est une coupe que les joueurs adorent. C’est intéressant, la finale est à Bercy (Paris)… Et puis ça se joue sur des matches à élimination directe. Une fois par mois pratiquement, on sait qu’on n’a pas le droit de perdre ce match-là. C’est une coupe plaisante à jouer. On va la jouer au maximum, mais tu ne sais jamais : tu peux être éliminé au premier tour ou aller très loin. Pour le club, c’est une coupe importante.
Quel style de hockey souhaitez-vous pratiquer ?
On travaille beaucoup pour avoir une relance rapide. On veut être rapides. On ne veut pas que nos défenseurs, quand ils ont le palet, temporisent trop. On a des joueurs talentueux en attaque, on veut qu’ils aient la possibilité de s’exprimer. On n’est pas si costauds mais on veut se servir de notre vitesse pour mettre les équipes adverses en difficulté. On travaille beaucoup sur le fait d’accélérer le jeu.
Vous désirez vous rapprocher de votre public. Dans quelle optique ?
C’est une de nos priorités. Il y a eu des années un peu plus difficiles. Au lieu d’aller ensemble dans la même direction avec le public, les joueurs et le club, c’était plus des conflits qu’il y avait. On s’est dit qu’il fallait tourner la page et repartir sur de bonnes bases. On va aller chercher notre public. On demande aux joueurs d’être plus proches. Au niveau du club, on veut faire plus d’activités avec le public, les partenaires et dans la ville. On veut se faire connaître. On est bien parti je pense. Ce sont des beaux projets à faire pour créer ce lien-là au maximum.
Propos recueillis par Laurent Genin