FLASH INFO – Le pré­sident des Républicains Éric Ciotti a cho­qué jusque dans ses propres rangs en appe­lant, mardi 11 juin 2024 sur l’an­tenne de TF1, à des alliances avec le Rassemblement natio­nal dans le cadre des élec­tions légis­la­tives. En Isère comme au niveau régio­nal, les réac­tions sont sans équi­voque. À com­men­cer par celle du pré­sident du Conseil dépar­te­men­tal Jean-Pierre Barbier, qui annonce démis­sion­ner de sa for­ma­tion politique.

« Le pré­sident de la famille poli­tique à laquelle j’ap­par­tiens [Éric Ciotti, ndlr] vient d’an­non­cer aujourd’­hui une alliance poli­tique avec le RN. Fidèle à mes valeurs, je quitte avec regret le parti poli­tique auquel j’ap­par­tiens depuis 2005, refu­sant toute alliance avec les extrêmes », déclare Jean-Pierre Barbier par voie de com­mu­ni­qué. Et d’a­jou­ter : « Je conti­nue­rai à m’en­ga­ger fidè­le­ment au ser­vice des Isérois dans ma fonc­tion de pré­sident du Département. C’est mon unique bous­sole. »

La posi­tion du pré­sident des Républicains de l’Isère, Yannick Neuder, se veut tout aussi radi­cale. « Je tiens à être très clair face à ce qui vient d’être annoncé par Éric Ciotti : je refuse cet accord de com­pro­mis­sion avec le RN », déclare ainsi le député de la sep­tième cir­cons­crip­tion de l’Isère sur X. Yannick Neuder enfonce le clou en consi­dé­rant que la déci­sion d’Éric Ciotti « le désho­nore ». Et si le par­le­men­taire n’an­nonce pas sa démis­sion de LR, c’est pour mieux récla­mer… celle du pré­sident du parti.

Le pré­sident des Républicains de l’Isère Yannick Neuder réclame la démis­sion d’Éric Ciotti après sa déci­sion de per­mettre des alliances avec le RN. © Place Gre’net

Le conseiller muni­ci­pal d’op­po­si­tion Alain Carignon a éga­le­ment fait valoir, à son tour, sa désap­pro­ba­tion. « Gaulliste, je demeure un huma­niste aussi éloi­gné de l’extrême gauche que de l’extrême droite. À ce titre, je désap­prouve l’i­ni­tia­tive per­son­nelle d’Eric Ciotti », fait savoir celui qui fut maire RPR de Grenoble entre 1983 et 1995 et pré­sident du conseil géné­ral¹Ancêtre du conseil dépar­te­men­tal. de l’Isère entre 1985 et 1997. « Je désap­prouve autant ceux qui veulent sau­ver leur siège en s’alliant aux uns ou aux autres en se dra­pant dans des prin­cipes aux­quels ils ne croient pas », ajoute-t-il.

Au niveau régio­nal, le pré­sident de la Région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez, dési­gné comme can­di­dat natu­rel des LR pour les pro­chaines pré­si­den­tielles par Éric Ciotti lui-même, a tout autant pris ses dis­tances avec la posi­tion affi­chée par le pré­sident des Républicains. Excluant « le saut dans l’in­connu du RN » comme une alliance avec Renaissance, l’élu juge sur X qu’il « n’y a aucun ave­nir pour les com­bi­nai­sons d’ap­pa­reil »… et annonce être can­di­dat en Haute-Loire pour « por­ter la voix d’une droite répu­bli­caine, forte et indé­pen­dante ».