« Nous ne pouvons pas laisser la France à monsieur Macron ». Dans un communiqué publié le 3 mai, le comité départemental isérois de Debout la France (DLF 38) exprime son « soutien total » au président du mouvement Nicolas Dupont-Aignan. Et à l’alliance que ce dernier vient de passer avec le Front national.
« Ce n’est pas un ralliement, Nicolas Dupont-Aignan reste un homme libre », estiment ainsi les membres du bureau politique de DLF 38, réunis sous la présidence de son Secrétaire départemental Edmond Damais. Le rapprochement du candidat de Debout la France avec Marine Le Pen constituent pour eux « une alliance patriote et républicaine. »
Dévoilé le 28 avril, l’accord de gouvernement entre Nicolas Dupont-Aignan et le FN ne manque pas de faire polémique. Plusieurs cadres de Debout la France ont ainsi annoncé leur démission du parti, et sa ville de Yerres (Essonne) est parcourue quotidiennement de manifestations contre ce choix.
« Valeurs gaullistes et humanistes »
Autant de réactions épidermiques que ne partage pas DLF 38 : « Nicolas Dupont-Aignan Premier ministre, c’est la garantie que les valeurs gaullistes et humanistes qu’il porte seront respectées », assure le mouvement.
« Le texte que Nicolas Dupont-Aignan a signé éclaircit, infléchit le programme présidentiel de Marine Le Pen », juge-t-il encore, citant notamment comme condition la « scolarisation possible d’écoliers étrangers ».
Dans un entretien accordé à nos confrères de France Bleu, Edmond Damais estime par ailleurs que « le Front National n’est plus un parti d’extrême droite », validant ainsi la stratégie de “dédiabolisation” entreprise depuis plusieurs années par Marine Le Pen.
Division parmi les candidats aux législatives ?
Enfin, les signataires du communiqué affirment que Debout la France reste « un parti libre et indépendant », qui « sera présent dans toutes les circonscriptions de France aux législatives ». Mais la prise de position de Nicolas Dupont-Aignan ne fait pas que des heureux parmi les prétendants à l’Assemblée nationale.
Ainsi, dès le 28 avril, Gérald Prudhomme, candidat DLF pour la huitième circonscription de l’Isère, publiait sur sa page Facebook : « L’annonce de Nicolas Dupont Aignan me choque autant que me sidère. Je communiquerai plus tard sur la suite de mon engagement. »
D’autres candidats s’affichent au contraire en phase avec la ligne choisie par le président de leur mouvement. Candidat dans la dixième circonscription (et président d’honneur de DLF 38), Nicolas Monin-Veyret parle d’un « choc » après l’annonce, suivi d’une « fierté ». Le candidat multiplie les prises de position anti-Macron, qu’il n’hésite pas à qualifier d”« anti-Français » sur son autre page Facebook.