FOCUS – Le pro­jet Inspira, mort et enterré ? Loin de là. Après avoir vu son annu­la­tion confir­mée en appel début 2024, les por­teurs du pro­jet indus­trialo-por­tuaire sur Sablons et Salaise-sur-Sanne, décla­rés lau­réats du dis­po­si­tif « sites clés en main » du gou­ver­ne­ment, ont sou­mis une nou­velle mou­ture de leur dos­sier à l’Autorité envi­ron­ne­men­tale. Une nou­velle enquête publique pour Inspira 2 devrait débu­ter en juin ou juillet 2024.

Après avoir été reto­qué plu­sieurs fois par la jus­tice, le pro­jet Inspira est-il en passe de renaître de ses cendres ? Le pro­gramme indus­trialo-por­tuaire, prévu sur les com­munes du Nord-Isère Salaise-sur-Sanne et Sablons, figure en tout cas parmi les « sites clés en main » iden­ti­fiés par le gou­ver­ne­ment en avril 2024. Un dis­po­si­tif qui « vise à iden­ti­fier et label­li­ser des sites à fort poten­tiel de déve­lop­pe­ment indus­triel, mais aussi à les accom­pa­gner », comme l’in­dique sa brochure.

Le pro­jet Inspira doit prendre forme dans la pro­lon­ga­tion de l’ac­tuelle plate-forme chi­mique de Salaise-sur-Sanne. © Patricia Cerinsek – Place Gre’net

Une sur­prise ? L’État a en réa­lité tou­jours été favo­rable au pro­jet Inspira, dont il est offi­ciel­le­ment par­te­naire via la pré­fec­ture de l’Isère, aux côtés de la Région Aura, des deux com­munes concer­nées, ou encore de la Compagnie natio­nale du Rhône. « L’État mobi­lise éga­le­ment tous les ser­vices néces­saires au pro­jet : Dreal, DDT, Direccte… », décrit le site Internet dédié à Inspira. Les ser­vices juri­diques de l’État sont tout autant mobi­li­sés, avec des avo­cats se pré­sen­tant devant les juges pour en défendre les orien­ta­tions… sans obte­nir satisfaction.

Inspira est parti se res­sour­cer… au Québec

Le pro­jet Inspira a, en effet, connu plu­sieurs revers judi­ciaires venant don­ner rai­son à ses oppo­sants. En 2021, le tri­bu­nal admi­nis­tra­tif avait ainsi pro­noncé l’an­nu­la­tion de l’ar­rêté pré­fec­to­ral auto­ri­sant sa mise en œuvre, sui­vant en cela l’a­vis de la com­mis­sion d’en­quête publique pré­si­dée par Gabriel Ullmann.

Le com­mis­saire enquê­teur s’é­tait vu radié en 2018 au nom d’un sup­posé manque d’ob­jec­ti­vité, après avoir éga­le­ment pro­noncé un avis défa­vo­rable sur le pro­jet Center Parcs. Une radia­tion fina­le­ment annu­lée en appel au mois de mars 2023 (voir encadré).