FOCUS - Quatre ans après le rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) - et l'ouverture d'une enquête préliminaire - épinglant la gestion d'Alpexpo, trois anciens dirigeants de la société sont renvoyés devant le tribunal correctionnel de Grenoble, le 13 juin 2023. L'ex-élu grenoblois Alain Pilaud et le conseiller municipal Claus Habfast, PDG successifs, sont poursuivis respectivement pour complicité de favoritisme et favoritisme. Une dernière qualification retenue également pour l'ancienne directrice Catherine Calmels, soupçonnée en outre d'abus de biens sociaux.
Les règles de la commande publique ont-elles été respectées par les anciens dirigeants d'Alpexpo ? La justice tranchera. L'ancien élu grenoblois Alain Pilaud et l'actuel conseiller municipal Claus Habfast, PDG successifs d'Alpexpo, et l'ex-directrice de la société Catherine Calmels sont en effet renvoyés devant le tribunal correctionnel de Grenoble le 13 juin 2023, indique le procureur de la République adjoint François Touret de Coucy, ce mercredi 29 mars 2023, confirmant l'information du Dauphiné libéré. Les deux premiers répondront de complicité de favoritisme ou favoritisme, la dernière de favoritisme et abus de biens sociaux.
Aux sources de ce long feuilleton judiciaire, la publication, en septembre 2019, d'un rapport détaillé de la Chambre régionale des comptes (CRC) épinglant la gestion de la société d'économie mixte2devenue ensuite une société publique locale (SPL) (SEM) Alpexpo entre 2009 et 2017. Lequel avait motivé - avant d'être rendu public - l'ouverture d'une enquête préliminaire, confiée par le parquet de Grenoble à la police judiciaire.
Des notes de frais de 87 000 euros par an pour l'ex-directrice
Dans les 73 pages de ce rapport, les magistrats financiers pointaient notamment de nombreux dysfonctionnements dans la gestion de la commande publique, observant que "la société ne [respectait] pas les règles de publicité et de mise en concurrence" qu'impliquaient des contrats aussi importants. Mais la CRC relevait également de multiples abus liés aux notes de frais astronomiques de la directrice par intérim Catherine Calmels.
Cette dernière a été directrice générale, de fait, d'Alpexpo entre mars 2012 et février 2015, étant alors sous contrat avec une société de management de transition qui facturait cette prestation 22 000 euros (hors taxes) par mois, sans compter un logement et une voiture de fonction. Une période de trois ans durant laquelle ses notes de frais s'élevaient en moyenne à 87 000 euros par an, selon le rapport de la CRC.
Des allers-retours entre Grenoble et la Seine-et-Marne facturés plus de 1 000 euros
La justice reproche ainsi à Catherine Calmels de s'être fait "rembourser indûment des frais professionnels par la société Alpexpo, déjà indemnisés par son employeur la société MCG Managers selon un forfait de 1 800 euros mensuels, et notamment des frais de taxi entre Alpexpo et la gare, des billets aller-retour Lyon-Paris, des frais de restauration, des frais de taxi entre la gare de Lyon à Paris et la commune de Bussy-Saint-Georges", détaille le parquet.
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Une réflexion sur « Alpexpo : l’ex-directrice, l’élu Claus Habfast et un ex-adjoint grenoblois renvoyés en correctionnelle, notamment pour des soupçons de favoritisme »
Est-ce légal le restaurant le 5 du musée remplacé par un machin où trempe « fusées », les copains du maire qu’il ne connaît pas mais qui collaient ses affiches et à qui il a donné la fête des tuiles ?
https://www.placegrenet.fr/2018/06/19/fete-des-tuiles-suite-en-2014-fusees-avait-colle-des-affiches-pour-la-campagne-deric-piolle/529347