REPORTAGE VIDÉO - Après de nouveaux blocages et barrages filtrants le matin, entre 12 000 (selon la police) et 40 000 personnes (selon les syndicats) ont manifesté - sans incidents - à Grenoble, ce mardi 28 mars 2023, à l'occasion de la dixième journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, à l'appel de l'intersyndicale. Des manifestants qui se sont ensuite, comme le 23 mars, installés sur la place de Verdun, lieu d'arrivée du défilé.
Cinq jours après une mobilisation record - entre 19 000 et 56 000 personnes - à Grenoble, les opposants à la réforme des retraites sont de nouveau descendus dans la rue ce mardi 28 mars 2023, pour la dixième journée d'action nationale. Avec un constat : si les chiffres sont cette fois un peu en-deçà de ceux du 23 mars, la contestation reste très forte, comme en témoignent les 12 000 à 40 000 manifestants comptabilisés respectivement par la police et les syndicats dans la capitale des Alpes.
À l'instar des précédentes journées, ce dixième épisode a démarré par plusieurs blocages dans et autour de Grenoble. Peu après 7 heures, une vingtaine de militants ont ainsi mis en place un barrage filtrant, avec des poubelles, à la Porte de France, et distribué des tracts aux automobilistes en provenance des quais de l'Isère et de la RN 481.
Blocages au lycée Champollion et sur le campus et barrages filtrants
Barrage filtrant également au niveau du rond-point de la Carronnerie à Meylan, où d'autres manifestants ont installé des barrières de chantier en travers de la chaussée, bloquant la sortie de l'autoroute A41 et l'entrée dans l'agglomération grenobloise. Conséquences : près de 9 kilomètres de bouchon recensés par Bison fûté aux alentours de 8 heures.
À Grenoble, plusieurs dizaines d'élèves et professeurs ont bloqué les entrées du lycée Champollion, dès 7 heures ce mardi matin. De plus en plus mobilisés ces dernières semaines, les lycéens se joignent ainsi à la grève reconductible tournante lancée par les personnels enseignants et non enseignants de l'établissement depuis le 7 mars, à l'initiative notamment du Snes.
© Joël Kermabon - Place Gre'net
Sur le campus de l'Université Grenoble Alpes (UGA), à Saint-Martin-d'Hères, les étudiants ont eux aussi bloqué plusieurs bâtiments à partir du début de la matinée. Illustration devant l'entrée du Département licence sciences et technologies (DLST), où un feu de palettes a été allumé par les grévistes, avant d'être éteint par les agents de sécurité. Dans le même temps, une cinquantaine de manifestants ont bloqué le bâtiment Michel Dubois, qui abrite l'UFR Sciences de l'Homme et de la société.
Chez les salariés, la mobilisation s'est poursuivie également dans différents secteurs professionnels. C'était le cas notamment des agents du réseau M'Tag - avec pour conséquence une circulation des transports en commun très perturbée - ou encore des postiers qui ont tenu un piquet de grève devant le bureau de poste Chavant, pour protester à la fois contre la réforme des retraites et contre la dégradation de leurs conditions de travail.
Un défilé sans incidents mais les autorités craignent une manifestation sauvage
Après les blocages et barrages filtrants du matin, les manifestants ont ensuite convergé vers la gare SNCF, d'où s'est élancée la manifestation, vers 14 h 30, au son du désormais traditionnel "La retraite à 60 ans, on s'est battus pour la gagner, on se battra pour la garder". Un défilé dans le calme et sans incidents, marqué par la présence des étudiants et lycéens en tête de cortège.
C'est d'ailleurs l'un des éléments notables des dernières mobilisations. À Grenoble comme ailleurs, on constate la présence de plus en plus massive des jeunes au sein des cortèges. Après un défilé dans les rues de Grenoble, via le cours Jean-Jaurès et les grands boulevards, la manifestation s'est achevée sur la place de Verdun, vers 16 h 30.
Les syndicats, qui ont installé leurs barnums sur la place, ont obtenu l'autorisation de la préfecture d'y rester jusqu'à 19 heures. Pour l'heure, l'ambiance est calme, aucun incident n'ayant d'ailleurs été signalé par les autorités durant le défilé officiel. Mais ces dernières craignent une nouvelle manifestation sauvage en fin de journée, comme ce fut le cas cinq jours auparavant.
Une réflexion sur « Réforme des retraites : entre 12 000 et 40 000 manifestants à Grenoble pour la dixième journée de mobilisation nationale »
Une dizaine de lycéens qui voudraient être à la retraite avant le bac bloquent l’entrée de Champollion et voilà que les vieux crabes de la grève professionnelle disent comme à chaque fois depuis 50 ans que le grand jour de la révolution est arrivé.