EN BREF – Près de 300 personnes sont parties en manifestation sauvage, jeudi 23 mars 2023 au soir, dans les rues de Grenoble, après la manifestation – sans incident – de l’après-midi contre la réforme des retraites, puis le rassemblement sur la place de Verdun. Un cortège qui s’est vite dispersé en plusieurs petits groupes épars, jouant au jeu du chat et de la souris avec les policiers. Des dizaines de poubelles ont été incendiées et treize manifestants interpellés.
[Article publié initialement vendredi 24 mars 2023 à 1 h 30 et mis à jour à 20 h 17 avec ajout encadré] La manifestation monstre de l’après-midi – entre 20 000 et 56 000 manifestants – contre la réforme des retraites n’avait pourtant donné lieu à aucun incident, tout comme le rassemblement ayant suivi, dans une ambiance festive, sur la place de Verdun. Mais l’atmosphère s’est subitement tendue vers 20 heures, ce jeudi 23 mars 2023, lorsque près de 300 personnes sont parties en manifestation sauvage dans les rues de Grenoble.
Dès le départ du défilé, la plupart des poubelles publiques se trouvant sur le parcours ont été incendiées. Des feux qui ont rythmé toute la soirée, comme le ballet des sirènes de pompiers et police. Les containers à ordures situés boulevard Agutte-Sembat et rue Hoche ont ainsi été systématiquement brûlés, avant la première salve de grenades lacrymogènes lancées par les policiers. Rebelote ensuite sur les boulevards Gambetta et Foch.
Feux de containers, barricades et gaz lacrymogènes
C’est en arrivant rue du Général-Ferrié que la tension est encore montée d’un cran. Une rue qui s’est retrouvée en quelques minutes jalonnée de feux de poubelles et de barricades de fortune. Le cortège, encore relativement uni jusque-là, s’est alors divisé en plusieurs petits groupes épars de quelques dizaines de manifestants.
La plupart d’entre eux se sont dirigés vers la rue Léo-Lagrange, vite noyée sous les gaz lacrymogènes, avant de jouer au jeu du chat et de la souris avec les forces de l’ordre dans les rues de la Capuche, durant une partie de la soirée. D’autres se sont repliés vers le centre-ville, notamment dans le quartier Championnet. Sans oublier les nombreux manifestants isolés et égarés, cherchant à rejoindre les divers groupes dispatchés dans la ville.
Tandis que les pompiers tentaient d’éteindre les nombreux incendies de containers dans les rues du Général-Ferrié et Léo-Lagranges, les policiers suivaient quant à eux les manifestants dans le quartier de la Capuche. Une course-poursuite qui les a menés jusqu’aux rues des Alliés et Gustave-Flaubert, où plusieurs personnes ont été interpellées.
Treize interpellations et quarante-quatre incendies de poubelles
La Direction départementale de la sécurité publique de l’Isère (DDSP 38) dénombre ainsi 13 interpellations, dont une jeune femme arrêtée rue Colonel-Lanoyerie. Les forces de l’ordre l’accusaient en effet d’avoir tenté de jeter une poubelle sur un fourgon de police, au niveau du boulevard Foch. Quant aux incendies de poubelles, la police en recense 44 au total – dont 25 sur le seul secteur de la Capuche – ainsi que deux tentatives de feux de voitures.
En fin de soirée, une partie des manifestants se sont retrouvés au croisement du boulevard Gambetta et de la rue Lesdiguières, dans le quartier Championnet, faisant face à un imposant dispositif policier posté de l’autre côté du carrefour. Un face à face tendu, marqué par quelques invectives et une brève tentative de sit-in sur la chaussée. Mais aussi des tensions sporadiques éclatant entre les deux camps, à intervalles réguliers. Une nouvelle soirée brûlante dans les rues grenobloises.
Les suites judiciaires pour les treize personnes interpellées
Le parquet de Grenoble a communiqué les suites judiciaires des treize interpellations de la nuit du 23 au 24 mars 2023 pour « dégradations », « outrages » ou « participation à un attroupement avec arme et visage dissimulé ».
Tous les manifestants arrêtés sont sortis de garde à vue ce vendredi 24 mars. Dans le détail, il y a quatre convocations en justice, cinq alternatives aux poursuites avec paiement d’une contribution citoyenne et quatre classements sans suite.
3 réflexions sur « Réforme des retraites : manifestation sauvage, tensions et poubelles incendiées dans les rues de Grenoble »
Je dois me rendre chez un docteur et je dois annuler ce rdv car manque de sécurité.
Vous aviez peur de vous faire agresser par la police ? Je peux comprendre.
Eric Piolle à propos des anarchistes : « Je considère qu’on est de la même famille politique. Et on ne dit pas de mal de sa famille ».
https://www.lexpress.fr/actualite/societe/du-burkini-au-mois-decolonial-grenoble-laboratoire-des-radicalites_2174284.html