EN BREF – Sept élus de la majorité municipale de Grenoble – Anouche Agobian, Maxence Alloto, Pascal Clouaire, Laure Masson, Hakim Sabri, Barbara Schuman et Amel Zenati – annoncent leur exclusion après avoir exprimé publiquement leurs réserves sur la hausse de 25 % de la taxe foncière, lors du conseil municipal du 13 mars 2023.
Par voie de communiqué en date du 23 mars 2023, sept élus de la Ville de Grenoble annoncent leur exclusion de la majorité municipale pour avoir exprimé publiquement leur désaccord avec la hausse de 25 % de la taxe foncière. Une hausse qui ne manque pas de faire polémique, et qui a été adoptée lors du conseil municipal de Grenoble du 13 mars 2023.
Les élus en question : Anouche Agobian, Maxence Alloto, Pascal Clouaire, Laure Masson, Hakim Sabri, Barbara Schuman et Amel Zenati. Soit, tout de même, trois adjoints et quatre conseillers municipaux déléguées. Et pas des moindres, puisque Maxence Alloto est (encore) adjoint aux Commerces et Amel Zenati déléguée à la Transition numérique et Stratégie de la donnée.
Les élus victimes d’exclusion : des “prises de guerre” et des ”poids lourds”
Maxence Alloto comme Anouche Agobian étaient également des “prises de guerre” de l’équipe Piolle en 2020 : ceux-ci étaient en effet allés contre la volonté du Parti socialiste en rejoignant la liste Grenoble en commun, ce qui leur avait valu d’être exclus du parti. Exclusion récemment confirmée par le PS, dans le cas de Maxence Alloto. Laure Masson, pour sa part, avait intégré le conseil municipal lors du dernier mandat après la démission du PS Jérôme Safar. D’abord indépendante, elle avait à son tour rallié les rangs de la majorité.
Hakim Sabri et Pascal Clouaire apparaissaient, pour leur part, comme des “poids lourds” de la majorité municipale. Pascal Clouaire a notamment été l’orfèvre de la Démocratie locale lors du premier mandat d’Éric Piolle. Hakim Sabri occupait quant à lui jusqu’à peu le poste d’adjoint aux Finances, confié ensuite à Vincent Fristot. Barbara Schuman, enfin, est rien de moins que présidente de la Mission locale de Grenoble… et de Grenoble habitat, dont la Ville a annoncé vendre la totalité de ses parts.
Les sept élus accusent Éric Piolle de « briser l’arc humaniste »
Pour les sept élus concernés, Éric Piolle « brise l’arc humaniste » tant vanté durant la campagne de 2020 en procédant à leur éviction. En particulier quand, contrairement à Guy Tuscher et Bernadette Richard-Finot lors du précédent mandat, ils ont bel et bien voté le budget malgré leurs réticences, « en accord avec les principes fondateurs d’une appartenance à un groupe majoritaire », rappellent-ils.
Mais la brouille entre les sept élus et la majorité remonte peut-être à plus loin. Les adjoints et conseillers municipaux aujourd’hui exclus avaient également voté contre l’autorisation du burkini dans les piscines municipales, en mai 2022. Drôle d’ambiance ? Les sept exclusions suivent de près celle de Lionel Picollet, sur fond de querelle entre Ville et Métropole. Pas de quoi, toutefois, remettre en cause la majorité très confortable d’Éric Piolle au sein du conseil municipal.
Les justifications de Grenoble en commun et les critiques d’Alain Carignon
Par voie de communiqué, le groupe de la majorité municipale Grenoble en commun assume l’éviction des sept élus, en estimant que ceux-ci se sont distingués « par leur remise en cause du bouclier de justice sociale et climatique ». Soit le terme employé par le groupe pour désigner la hausse de la taxe foncière de 25 %, et les ambitions qui lui sont accolées.
L’expression de ces élus, explique Grenoble en commun, marquerait « un point de divergence majeure ». « Alors que le groupe Grenoble en commun porte le choix d’accompagner la hausse de la taxe foncière de mesures de protection et de redistribution, ces sept élu-es ont fait le pari d’une vision gestionnaire, refusant d’assortir l’augmentation de la taxe foncière d’actions d’accompagnement auprès des moins aisé-es », poursuit-il.
De plus, si le groupe autorise à ses membres de ne pas être d’accord, encore faut-il être d’accord… pour ne pas l’être. « Notre charte de groupe permet l’expression de points de vue différenciés lorsqu’ils relèvent du conflit de conscience, ceux-ci doivent néanmoins être concertés en bonne intelligence avec l’ensemble du groupe », explique ainsi Grenoble en commun.
Conclusion ? « À la suite de l’expression non concertée de cette divergence, nous avons acté leur choix délibéré de ne plus s’astreindre à nos règles de fonctionnement interne, confirmant ainsi leur mise en retrait du groupe Grenoble en Commun ».
La Société civile moque un « maire roitelet »
Sans surprise, le son de cloche n’est pas le même du côté du groupe de la Société civile, mené par Alain Carignon. Aux yeux des opposants, l’exclusion des sept élus « confirme la dérive sectaire d’Éric Piolle et la brutalité de sa gouvernance ». « Émettre un simple avis divergent du Maire devient un crime de lèse-majesté », continue-t-il, avant de l’accuser de « s’appuyer sur un noyau dur, fermant la porte à l’intérieur comme à l’extérieur ».
Le groupe appelle à l’organisation d’une consultation « sur les alternatives [au budget d’Éric Piolle] qui conduit Grenoble dans l’impasse, repoussant de quelques années l’inéluctable faillite », surtout « à l’heure où ses amis politiques réclament un référendum au plan national ». Et de conclure : « Cette municipalité à la dérive et son Maire Roitelet n’ont plus aucune légitimité pour imposer leurs diktats ».
12 réflexions sur « Sept élus de Grenoble annoncent leur exclusion de la majorité après avoir critiqué la hausse de 25 % de la taxe foncière »
Hausse très mal venue en cette période où tout augmente…la TF à Grenoble est déjà très élevée et pas revue suivant les revenus.…pour être exonéré il faut avoir plus de 75 ans avec de très tres faibles revenus.….
Au lieu d’augmenter cette taxe, la mairie pourrait plutôt penser à faire des économies et reporter les travaux prévus à plus tard.…
Certains reste pour ne pas perdre leurs indemnités d’élus.
Les 7 exclus critiquent la taxe foncière mais ne démissionne pas pour toucher leurs indemnités alors que Lionel Piccolet pas d’accord avec Piolle a eu l’honneur de demander.Les 7 exclus eux sont restés mais on pris une belle claque du Roitelet 😂😂
Cette augmentation est profondément injuste envers les petit « propriétaires » (Crédit) qui cherche à sortir de la poperisation de la classe moyen. Après l’inflation record, peut-être l’obligation de changer de voiture (ZFE) voici le bouquet final !
Je suis profondément écologiste mais, pas de cette manière injuste.
Démocratie vue par les Khmers verts !
Sûrement les seuls qui habitent à Grenoble…et ne sont pas loges aux frais de la princesse
Il faut juste être patient. Même si Piolle dispose toujours d’une majorité confortable, plus il perd de conseillers municipau, plus sa crédibilité est mise à mal.
Il y en a qui en privé sont contre mais ne le disent pas de peur de la réaction du führer…j’ai des noms
Ils aiment leurs indemnités évidemment
Piolle et la liberté d’expression
Antinomique
Comme toujours
Vivement les élections !
En attendant les grenoblois trinquent..
Identique attitude que Macron.
Il devrait rentrer au gouvernement Macron il y serait enfin fidèle à lui-même et ne se cacherait plus derrière des mots devenus creux et malhonnêtes de la startup nation « eco responsables, eco citoyens, inclusion, etc. » Qui font plaisir à qq uns qui ne cherchent pas plus loin, pour cacher la brutalité de l’action du pouvoir, réalisée uniquement pour soi- même et ses amis.
Staline sourit dans sa tombe. Poutine se marre alors que le titre de capitale verte avait été obtenu en vantant « une approche innovante de démocratie participative dans la gouvernance de la ville”.
Bien fait pour eux ! Ils sont contre, n’osent pas voter contre pour espérer garder leurs prébendes… Et se font virer quand même !!!
La lâcheté ne paye pas et c’est une bonne nouvelle.
Sur le fond, on est d’accord, cette hausse de 25% est une honte totale
Sans rire ! 🤣🤣🤣🤣