FLASH INFO – Son fils et d’autres personnalités l’ont confirmé, ce jeudi 23 mars 2023 : Claude Lorius n’est plus. Figure respectée du monde scientifique et bien connue à Grenoble, ce grand spécialiste du climat et glaciologue avait 91 ans.
Claude Lorius restera comme l’un des premiers à avoir compris le rôle du dioxyde de carbone dans le réchauffement climatique. Ce grand nom de la science en France vient de s’éteindre à l’âge de 91 ans.
Né 27 février 1932 à Besançon (Doubs), le glaciologue avait effectué son tout premier hivernage en Antarctique dès 1957. Le jeune homme avait alors répondu à une simple petite annonce publiée par l’Université. Il devait ensuite passer toute sa carrière au Centre national de la Recherche scientifique (CNRS). Parmi ses hauts faits : la participation à vingt-deux expéditions polaires, jusque dans les années 1980.
Le CNRS le présente comme un « pionnier des forages glaciaires ». Il rappelle que Claude Lorius fut le premier « à avoir eu l’idée, dès les années 1960, d’analyser les inclusions gazeuses contenues dans les carottes glaciaires polaires pour retracer l’atmosphère passée ».
Vingt ans plus tard, le scientifique et son équipe du Laboratoire grenoblois de glaciologie et géophysique de l’environnement établissaient « le lien entre teneur en gaz à effet de serre et évolution climatique ». Une découverte qui, en 1988, devait donner naissance au Groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat (Giec).
Un expert reconnu au sein de nombreux organismes internationaux
Claude Lorius fut notamment membre du Conseil scientifique des terres australes et antarctiques françaises, de 1968 à 1981. Il occupa le poste de président de l’Institut français pour la recherche et la technologie polaires, entre 1992 et 1998. Son CV s’ornait par ailleurs de très nombreux postes auprès d’organismes internationaux.
Le CNRS rappelle en outre que ce grand scientifique avait obtenu de nombreux prix pour ses travaux. En 2015, Luc Jacquet en avait fait le portrait dans un documentaire sorti au cinéma, La glace et le ciel.
Jeudi 23 mars, Christophe Ferrari, président de Grenoble Alpes Métropole, a été l’un des premiers à réagir à l’annonce de la disparition de Claude Lorius. « Il était un glaciologue émérite et un grand homme, commente l’élu dans un communiqué. Il a éveillé en moi une curiosité dans ma carrière de chimiste de l’atmosphère. Je veux ici saluer l’homme, le grand scientifique qu’il était. L’hémicycle dans lequel se déroulent les conseils métropolitains porte d’ores et déjà son nom. Nous lui rendrons hommage le 7 avril prochain à travers une minute de silence ».