FOCUS – Alors que l’Assemblée nationale examine, lundi 20 mars 2023, les deux motions de censure déposées contre le gouvernement, après le recours au 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites, militants et syndicats poursuivent la mobilisation dans l’agglomération grenobloise. Plusieurs actions étaient ainsi organisées ce lundi, dont un blocage et une opération péage gratuit à Voreppe, des barrages filtrants et tractages au pont d’Oxford, à Grenoble, ou encore une manifestation à Échirolles.
« On ne lâchera rien » avait prévenu l’intersyndicale, comme l’ensemble des manifestants ayant défilé à Grenoble suite au recours à l’article 49.3, jeudi 16 mars 2023. Et ce, malgré l’adoption de la réforme des retraites. Plusieurs blocages et actions coup de poing étaient ainsi prévues dans l’agglomération de Grenoble, ce lundi 20 mars. Une nouvelle journée décisive pour le gouvernement, qui doit en effet faire face à deux motions de censure, examinées à l’Assemblée nationale ce lundi après-midi.
Peu avant 8 heures, une cinquantaine de militants – syndiqués et non syndiqués – ont participé à une opération péage gratuit et à un blocage du péage de Voreppe, sur l’autoroute A48, à l’appel notamment du collectif issu de l’assemblée de lutte contre la réforme des retraites. Une action visant deux objectifs complémentaires.
Environ 900 euros récoltés lors de l’opération péage gratuit à Voreppe
Comme lors des deux opérations précédentes organisées ces dernières semaines, aux péages de Crolles et Voreppe, les manifestants ont levé les barrières, offrant alors deux choix aux automobilistes : franchir le péage gratuitement ou effectuer une donation à prix libre pour alimenter les caisses de grève. Mais « la différence, cette fois, c’est qu’il y avait en plus un côté blocage », explique Méline1Le prénom a été modifié, militante présente lors de ces actions.
Une « longue file de véhicules » s’est ainsi formée de part et d’autre du péage « durant une quarantaine de minutes », jusqu’à l’intervention des gendarmes, précise-t-elle. Mission doublement accomplie donc. D’un côté, en concourant au « blocage de l’économie » grâce aux actions organisées simultanément, à Voreppe et ailleurs, « aux heures et dans les lieux où les gens travaillent ». De l’autre, en « récoltant 900 euros » pour les caisses de grève.
Un manifestant interpellé à Voreppe, puis placé en garde à vue et perquisitionné
Contrairement à l’opération péage gratuit du 11 février 2023 à Crolles, rapidement écourtée, les les gendarmes ne sont donc intervenus qu’au bout d’une quarantaine de minutes, peu avant 9 heures – la circulation reprenant ainsi normalement vers 9 h 30. Une évacuation qui a été suivie de l’interpellation d’un manifestant, ensuite placé en garde à vue.
« On avait décidé de partir de nous-mêmes », raconte Méline. « Pendant l’action, ça s’est plutôt bien passé avec les gendarmes mais, au moment où on repartait par la piste cyclable, ils se sont énervés et ont commencé à nous pousser et nous encercler. C’est là qu’ils ont arrêté un camarade qui se trouvait isolé. » Lequel a fait l’objet « d’une perquisition de son domicile, sans raison », en début d’après-midi, ajoute un autre militant.
Dans un communiqué envoyé ce lundi après-midi, les manifestants dénonce « l’interruption violente » de la gendarmerie, « malgré l’ambiance bon enfant de l’action ». « Malgré les tentatives grotesques de répression, nous ne reculerons pas d’un pouce car l’arrêt de l’économie et l’intensification du mouvement sont les seules choses qui forceront le gouvernement à reculer », promettent-ils.
Barrages filtrants et tractages au pont d’Oxford
Dans le même temps, ce lundi matin, plusieurs barrages filtrants étaient organisés dans l’agglomération, comme à Saint-Égrève et au pont d’Oxford, à Grenoble. Dès 7 h 30, une dizaine de manifestants, aux couleurs de la CGT, ont ainsi pris position sur le pont, distribuant des tracts aux automobilistes. Une action qui a eu pour effet de ralentir les usagers en provenance de la RN 481 et se dirigeant vers l’avenue des Martyrs.
Au même moment, un autre groupe de militants a mis en place un barrage filtrant, avec tractage, sur l’avenue des Martyrs. Avec, là encore, les mêmes conséquences : un trafic fortement perturbé, dans les deux sens de circulation.
D’autres actions ont également eu lieu tout au long de la journée. À Grenoble, une vingtaine d’agents des Finances publiques se sont ainsi rassemblés devant le centre de l’avenue Rhin-et-Danube, pour une assemblée générale publique à l’initiative de la CGT et Solidaires. Et à Échirolles, près de 150 personnes ont manifesté, à l’appel de la CGT, jusqu’au site de Caterpillar, pour y rejoindre les salariés mobilisés de l’entreprise.
De nouvelles actions prévues mardi 21 mars
La mobilisation se poursuivra par ailleurs mardi 21 mars 2023, avec de nouvelles actions prévues par les syndicats. Outre des tractages à l’entrée de la zone industrielle de Crolles et sur le campus de Saint-Martin-d’Hères, un meeting unitaire est programmé à 11 heures au « rond-point des Gilets jaunes », à Crolles.
Suivront notamment un rassemblement, puis un pique-nique revendicatif, à midi, place de la Résistance, à Grenoble (arrêt de tram Oxford). Et, enfin, une manifestation aux flambeaux au départ de la place Hubert-Dubedout, à partir de 19 heures.