EN BREF – Près de 200 personnes ont répondu à l’appel de la coordination des écoles occupées et mobilisées de Grenoble et des environs1composée de parents d’élèves, d’enseignants, de RESF, de la FCPE, de l’Intersyndicale « Enfants migrant.e.s à l’école », du Dal 38 et soutenue par le Collectif isérois de solidarité avec les étranger.e.s migrant.e.s (Cisem), les invitant à se réunir, samedi 18 mars 2023, rue Paul-Cocat, dans le quartier Teisseire. Avec un mot d’ordre : réclamer la réquisition de 60 logements vides depuis dix ans dans cette rue pour loger les familles avec enfants sans domicile fixe.
La coordination des écoles occupées et mobilisées de Grenoble et des environs n’avait pas donné rendez-vous par hasard à ses sympathisants au 23 rue Paul-Cocat, ce samedi 18 mars. « C’est un lieu symbolique, ici, explique Maryline, membre du collectif. Ces 34 logements sont vides depuis dix ans, alors que des familles avec des enfants vivent à la rue. Ce n’est pas humain. »
Alors que ces familles sont pour la très grande majorité de nationalités étrangères, l’adjointe Christine Garnier avait ainsi évoqué un « racisme d’État » à l’œuvre en France, au travers d’une « volonté politique de ne pas accepter d’héberger des personnes parce que ce sont des migrants, des exilés ». Des propos par rapport auxquels la majorité grenobloise avait toutefois pris ses distances.
Un panneau fraîchement posé par le bailleur Actis sur l’immeuble concerné
À leur étonnement, les militants ont découvert, samedi matin, un panneau planté devant l’immeuble du 23 rue Paul-Cocat ainsi que des grillages de chantier. « Ça vient d’arriver ! » a ainsi constaté, avec surprise, Yves Delmonte de l’association Dal 38.
Le projet annoncé par le bailleur Actis ? La transformation de l’immeuble en pôle administratif et en hébergement d’urgence. « Cela fait bien dix ans qu’il ne se passe rien dans ce bâtiment. Il a fallu qu’on organise ce rassemblement et qu’ils l’apprennent pour qu’ils installent tout ça ! Un hasard, peut-être ? », ironisait Yves Delmonte. Et d’ajouter : « Tant mieux si le projet se fait, il manque d’hébergement urgence. »
Puis le militant a invité le rassemblement à se déplacer vers le deuxième immeuble vacant situé à quelques mètres de là, afin de poursuivre la mobilisation pacifique, sous l’œil attentif d’une bonne dizaine de policiers municipaux.
La réquisition des logements, une promesse de la Ville tombée aux oubliettes ?
Réquisitionner des logements vacants pour mettre à l’abri les familles sans domicile fixe. C’est ce à quoi la majorité de la Ville de Grenoble doit s’appliquer, comme elle s’y est engagée en juin 2022, ont exhorté les personnes réunies, ce samedi 18 mars, à l’appel de la coordination.
Petit retour en image sur cette action.