FLASH INFO – Le concert n’aura fina­le­ment pas lieu. Vendredi 10 mars 2023, le rap­peur fran­çais Millésime K devait en effet se pro­duire à Saint-Martin-le-Vinoux, au « centre de for­ma­tion » Au Cœur de l’es­sen­tiel. Ce qu’i­gno­rait ce der­nier qui pen­sait accueillir un sémi­naire. Le rap­peur a une répu­ta­tion pour le moins sul­fu­reuse, avec des textes consi­dé­rés comme proches de l’i­déo­lo­gie d’ex­trême droite.

L’annonce de sa venue a hérissé le poil de plu­sieurs orga­ni­sa­tions¹Parmi les­quelles le Réseau de lutte contre le fas­cisme, le NPA, Solidaires Isère, la CGT Isère, la CNT, l’Unef ou Action anti­fas­ciste Grenoble. Dans un tract com­mun, elles ont ainsi dénoncé le concert de Millésime K à Grenoble, et demandé l’an­nu­la­tion de celui-ci, comme de l’en­semble de sa tour­née. Non sans épin­gler au pas­sage le centre Au cœur de l’es­sen­tiel, « salle appa­rem­ment ano­dine mais qui accueille régu­liè­re­ment les confé­rences du Cercle Bayard, groupe de réflexion raciste, sexiste et LGBTIphobe », écrivent-elles. Au grand dam de la “salle” en ques­tion qui affirme avoir été pié­gée par l’organisateur.

« Millésime K ne se cache pas de ses posi­tions d’ex­trême droite : dans ses chan­sons […], il dénonce un soi-disant “racisme anti-blanc” et appelle à la guerre raciale », pour­suivent les orga­ni­sa­tions dans leur tract.

Et celles-ci de dénon­cer une ten­ta­tive de l’ex­trême droite de « se réap­pro­prier le genre musi­cal le plus écouté en France et dans le monde pour dif­fu­ser ses idées, pour­tant à l’op­posé des valeurs du rap ». Il semble tou­te­fois dif­fi­cile aujourd’­hui de défi­nir les « valeurs » du rap, au même titre que celles du rock ou de la coun­try. Autant de genres inves­tis pas des artistes aux opi­nions diverses et variées.

Dénoncé par plu­sieurs orga­ni­sa­tions, le concert prévu le 10 mars 2013 à Saint-Martin-le-Vinoux du rap­peur Millésime K est fina­le­ment annulé. © Millésime K – Capture d’é­cran du clip Alien

Millésime K, dans ses clips en cos­tume-cra­vate, débute cha­cun de ses titres par la phrase : « Je fais du rap, mais je ne viens pas de la rue ». Parmi ses paroles : « Bientôt une guerre civile, on va finir par cra­quer […], je vais bien­tôt par­tir au front, appelle-moi Jeanne d’Arc […], j’i­rai faire la guerre à mains nues avec un arc » (Jeanne d’Arc), « Un jour ça va péter, donc c’est pour ça que les ban­lieues s’arment » (Douce France), ou encore « Une milice dans la rue, des gars cos­tauds comme dans 300, le juge­ment se fera sur place, on n’at­ten­dra pas trois ans » (Président).

Pourquoi l’an­nu­la­tion du concert ? Celui-ci résul­te­rait d’un mal­en­tendu entre le rap­peur et la salle. Selon France 3, le centre Au cœur de l’es­sen­tiel aurait été appro­ché pour l’or­ga­ni­sa­tion d’un « sémi­naire » et non d’un concert. « À aucun moment, il n’a évo­qué son acti­vité de scène », affirme le pro­prié­taire de la salle. Qui conteste au pas­sage gérer « un lieu de dif­fu­sion poli­tique ou reli­gieuse », même si des acti­vi­tés pro­po­sées prônent, entre autre, le « cha­ma­nisme » ou « l’ex­pé­rience du sacré ».