Actualité

Marche Blanche Ferrara 26 novembre 2016 © Florent Mathieu - Place Gre'net

Mort de Jean-Pierre Ferrara : non-lieu confirmé en appel pour les poli­ciers auteurs des tirs

Mort de Jean-Pierre Ferrara : non-lieu confirmé en appel pour les poli­ciers auteurs des tirs

FOCUS – La chambre d’ins­truc­tion de la cour d’ap­pel de Grenoble a confirmé, mardi 21 février 2023, le non-lieu du juge d’ins­truc­tion dans l’af­faire de la mort de Jean-Pierre Ferrara. Cet homme de 51 ans avait été abattu devant chez lui, à Échirolles, en 2016, par cinq poli­ciers, inter­ve­nus pour une alter­ca­tion de voi­si­nage. Les forces de l’ordre invo­quaient la légi­time défense, affir­mant que la vic­time les avait mena­cées avec une arme de poing. Mais la famille de Jean-Pierre Ferrara dénon­çait une « bavure policière ».

C’est peut-être l’é­pi­logue de plus de six ans de pro­cé­dures judi­ciaires et de lutte achar­née de la famille de la vic­time, convain­cue de l’exis­tence d’une « bavure poli­cière ». Mardi 21 février 2023, la chambre de l’ins­truc­tion de la cour d’ap­pel de Grenoble a confirmé le non-lieu rendu par un juge d’ins­truc­tion dans l’af­faire de la mort de Jean-Pierre Ferrara, 51 ans, abattu devant chez lui par des poli­ciers en 2016, à Échirolles. Une infor­ma­tion annon­cée ce mardi par Le Dauphiné libéré.

Mort de Jean-Pierre Ferrara : non-lieu confirmé pour les policiers

La famille de Jean-Michel Ferrara (ici lors de la marche blanche orga­ni­sée le 26 novembre 2016) avait déposé une plainte avec consti­tu­tion de par­tie civile qui s’é­tait conclue par un non-lieu du juge d’ins­truc­tion, confirmé ce mardi 21 février 2023 par la chambre de l’ins­truc­tion de la cour d’ap­pel. © Florent Mathieu – Place Gre’net

Les faits remontent au 28 octobre 2016. Ce soir-là, la police était inter­ve­nue au domi­cile de ce père de famille, sala­rié à la Semitag, pour un dif­fé­rend de voi­si­nage. Ce der­nier était en effet accusé par un voi­sin de l’a­voir menacé avec une arme de poing, à la suite d’une alter­ca­tion. Cinq poli­ciers cas­qués, armés et munis de gilets pare-balles s’é­taient donc pré­sen­tés devant sa maison.

L’arme bra­quée sur les poli­ciers était en fait un pis­to­let d’alarme

Que s’est-il passé ensuite ? D’après les témoi­gnages – notam­ment ceux des gar­diens de la paix mis en cause -, Jean-Pierre Ferrara, très alcoo­lisé, serait sorti dans son jar­din et aurait ensuite dégainé une arme de poing qu’il aurait bra­quée sur les poli­ciers. « Se sen­tant mena­cés de mort », selon les mots du pro­cu­reur de l’é­poque Jean-Yves Coquillat, ils avaient alors répli­qué en ouvrant le feu, bles­sant mor­tel­le­ment le quinquagénaire.

Alertés pour un dif­fé­rend de voi­si­nage, les poli­ciers s’é­taient pré­sen­tés au domi­cile de Jean-Michel Ferrara, rue Baudelaire, à Echirolles, avant d’ou­vrir le feu, expli­quant avoir été mena­cés par la vic­time avec une arme de poing. © Google Maps (cap­ture d’écran)

L’arme bran­die par Jean-Pierre Ferrara s’é­tait fina­le­ment avé­rée être un pis­to­let d’a­larme. Quant aux poli­ciers, ceux-ci avaient « tiré avec un fusil d’assaut, trois pis­to­lets auto­ma­tiques et un taser », avait rap­porté le magis­trat. Placés en garde à vue immé­dia­te­ment après les faits, ils avaient été enten­dus par l’IGPN et par les enquê­teurs de la police judi­ciaire, puis lais­sés libres.

Le par­quet a classé l’en­quête sans suite, rete­nant la thèse de la légi­time défense

Les cinq fonc­tion­naires invo­quaient la légi­time défense. Une thèse que le par­quet de Grenoble avait éga­le­ment rete­nue, clas­sant l’en­quête sans suite en jan­vier 2017. Mais la famille de Jean-Pierre Ferrara, qui avait orga­nisé une marche blanche, le 26 novembre 2016, à Grenoble, pour récla­mer « la vraie jus­tice », était, elle, per­sua­dée d’être en pré­sence d’une « bavure poli­cière ».

Mort de Jean-Pierre Ferrara : non-lieu confirmé pour les policiers

La famille et les proches de Jean-Michel Ferrara avaient orga­nisé une marche blanche à Grenoble, le 26 novembre 2016, pour récla­mer que « la vraie jus­tice soit faite ». © Florent Mathieu – Place Gre’net

Les proches de la vic­time avaient donc déposé à deux reprises une plainte avec consti­tu­tion de par­tie civile – la pre­mière ayant avorté pour un pro­blème de pro­cé­dure – entraî­nant la sai­sine d’un juge d’ins­truc­tion, en 2018. Mais cette seconde ins­truc­tion avait débou­ché sur un non-lieu, dont la famille avait fait appel… Avant de voir la chambre de l’ins­truc­tion confir­mer ce non-lieu, mardi 21 février 2023.

Contactés par Place Gre’net, Me Ronald Gallo, avo­cat des par­ties civiles, ainsi que Me Arnaud Levy-Soussan et Me Jean-Michel Détroyat, avo­cats des cinq poli­ciers – pla­cés sous le sta­tut de témoins assis­tés – n’a­vaient pu être joints à l’heure de la publi­ca­tion de cet article. Le pre­mier nommé a néan­moins pu briè­ve­ment confir­mer la déci­sion de la chambre de l’instruction.

Manuel Pavard

Auteur

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

A lire aussi sur Place Gre'net

Sur trois ans, 8,5 M€ iront au financement de trois programmes immobiliers pour la police et la gendarmerie en Isère. Du neuf mais pas du côté des effectifs
Mort de Jean-Pierre Ferrara : le par­quet classe l’en­quête sans suite

Le parquet de Grenoble a classé sans suite l'enquête sur la mort de Jean-Pierre Ferrara, abattu à Échirolles par quatre policiers le 28 octobre 2016. Lire plus

Samedi 26 novembre, une centaine de personnes a participé à la marche blanche demandant "la vraie justice" face à la mort violente de Jean-Pierre Ferrara.
Jean-Pierre Ferrara : une marche blanche pour deman­der “la vraie justice”

REPORTAGE – Une centaine de personnes ont participé à la marche blanche organisée ce samedi 26 novembre depuis l'Esplanade jusqu'à l'Hôtel de police de Grenoble. Un Lire plus

Sur trois ans, 8,5 M€ iront au financement de trois programmes immobiliers pour la police et la gendarmerie en Isère. Du neuf mais pas du côté des effectifs
Marche blanche le 26 novembre en mémoire de Jean-Pierre Ferrara

Une marche blanche est organisée par la famille et les proches de Jean-Pierre Ferrara, un employé de la Semitag âgé de 51 ans abattu par Lire plus

Environ 300 personnes s’étaient réunies le 10 février à Grenoble, pour réclamer "Justice pour Théo", le jeune homme victime de graves violences policières.© Joël Kermabon - Place Gre'net
Affaire Théo : Manifestation de sou­tien agi­tée le 10 février à Grenoble

REPORTAGE - Environ 200 personnes se sont réunies, vendredi 10 février, place Notre-Dame à Grenoble, pour réclamer « Justice pour Théo », le jeune homme d’Aulnay Sous-Bois, Lire plus

© Google Maps (capture d'écran)
Grenoble : la pas­sa­gère de 18 ans d’une voi­ture tuée par balle après un refus d’ob­tem­pé­rer et une course-pour­suite avec la police

FOCUS - Une jeune femme de 18 ans, passagère d'une voiture, a été tuée par balle après un refus d'obtempérer et une course-poursuite avec la Lire plus

Opération anti-rodéo dans le parc Jean Verlhac le 13 mai 2022 (c) Elias Muhlstein
Homme abattu par la police à Grenoble : la garde à vue du poli­cier levée après son audi­tion par l’IGPN

FLASH INFO - Les deux enquêtes de la police judiciaire et de l'IGPN se poursuivent au lendemain de la mort d'un homme de 24 ans, Lire plus

Flash Info

|

24/04

18h58

|

|

24/04

11h01

|

|

21/04

20h48

|

|

21/04

18h12

|

|

19/04

20h52

|

|

19/04

20h24

|

|

18/04

17h28

|

|

17/04

23h47

|

|

17/04

15h53

|

|

17/04

12h58

|

Les plus lus

Société| Grenoble, sixième ville « où il fait bon vivre avec son chien », selon 30 mil­lions d’amis

Économie| Le salon Mountain Planet de retour à Alpexpo Grenoble, avec la visite de la ministre Dominique Faure

Politique| Le groupe Société civile d’Alain Carignon édite un livret sur les 10 ans de man­dat d’Éric Piolle

Agenda

Je partage !