FOCUS - À cinq mois de la mise en place, le 1er juillet 2023, de la Zone à faibles émissions (ZFE) pour les voitures de particuliers, dans treize communes métropolitaines, la Métropole de Grenoble a dressé, jeudi 2 février, le bilan de la concertation volontaire lancée à l'automne 2022. Malgré une belle participation, celle-ci révèle une certaine incompréhension et méconnaissance du dispositif chez les habitants, ainsi qu'un sentiment d'injustice largement partagé. Appelés à répondre à cinq questions, les participants se sont aussi massivement prononcés pour une ZFE non permanente ainsi que pour l'instauration de dérogations.
"Les résultats sont nets", commente Christophe Ferrari. Le président de la Métropole de Grenoble et les vice-présidents Pascal Clouaire et Pierre Verri ont dressé, jeudi 2 février 2023, le bilan de la concertation volontaire sur la future Zone à faibles émissions, organisée du 3 octobre au 9 décembre 2022. Et ce, à maintenant cinq mois de la mise en place de la ZFE pour les voitures de particuliers, prévue à partir du 1er juillet 2023 dans treize communes de la métropole grenobloise.

Le président de la Métropole Christophe Ferrari et les vice-présidents Pascal Clouaire (à gauche) et Pierre Verri (à droite) ont dressé, jeudi 2 février 2023, le bilan de la concertation volontaire sur la ZFE, lancée à l'automne 2022. © Manuel Pavard - Place Gre'net
À compter de cette date, toutes les voitures aux vignettes Crit'Air 5 seront interdites de circulation sur ce territoire. Puis, suivront les Crit'Air 4 en janvier 2024 et les Crit'Air 3 en janvier 2025. Avant, in fine, l'interdiction des Crit'Air 2 à l'horizon 2030. Une dernière étape théoriquement synonyme de "sortie du diesel, qui concerne potentiellement près de 100 000 véhicules", précise Christophe Ferrari.
Décès dus à la pollution de l'air, épidémie de bronchiolite et maladies respiratoires
Les élus métropolitains ont rappelé en préambule que cette mesure était imposée par la loi "Climat et résilience" du 22 août 2021, qui a rendu les ZFE obligatoires dans dix métropoles françaises dès le 1er janvier 2023. Si la Métropole de Grenoble a pu obtenir une dérogation pour repousser de six mois son application, elle n'a donc d'autre choix que de suivre les directives de l'État, malgré ses réticences sur certains aspects du dispositif.

Panneau signalant une ZFE pour les utilitaires et poids lourds sur le pont du Vercors, à Grenoble, avant l'extension aux voitures à partir du 1er juillet 2023. © Joël Kermabon - Place Gre'net
Pour l'intercommunalité, le contexte justifie néanmoins la mise en place d'une ZFE. Certes; "la qualité de l'air s'améliore depuis plusieurs années sur le territoire", se félicite Christophe Ferrari. Mais, nuance-t-il, "l'exposition au dioxyde d'azote (NO2), largement émis par les transports, est responsable de plus de 130 décès par an3dans la métropole. Et l'exposition aux particules fines, essentiellement dues au chauffage au bois défectueux, cause 293 décès par an."
"Le coût de cette pollution locale est estimé à près de 500 millions d'euros", ajoute-t-il. Ceci sans oublier l'épidémie de bronchiolite, particulièrement virulente chez les enfants cet hiver, et les diverses maladies respiratoires touchant la population métropolitaine. Ces problèmes sanitaires, ajoutés au "double contentieux opposant la France au Conseil d'État et à la Commission européenne" sur la qualité de l'air, sont donc autant d'arguments en faveur du dispositif, selon lui.
"Une grande incompréhension et méconnaissance de la ZFE chez les habitants"
Le président de la Métropole indique en outre que la première ZFE pour les véhicules utilitaires et les poids lourds, entrée en vigueur depuis 2019, a "déjà donné des résultats positifs sur la qualité de l'air". Pourtant, ce constat global ne semble pas avoir réellement convaincu les participants à la concertation. Au total, plus de 3 000 d'entre eux ont pris part à ces échanges, via la plateforme en ligne - qui a recueilli 1 729 contributions - et plusieurs réunions publiques et ateliers.
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2 commentaires sur « Bilan de la concertation volontaire ZFE : des habitants souvent mal informés, sceptiques et peu convaincus »
Il y a également les ZONES À FORTES ÉMISSIONS…
Là où a été détournée la circulation auto …
Par exemple sur le Cours
Jean Jaurès.
Il faudrait que C.Ferrari nous explique ou il trouve les nombres de morts qu’il annonce et qu« il les démontre !
https://www.europeanscientist.com/fr/opinion/pollution-de-lair-38 – 000-morts-par-an/