FOCUS - Entre 150 et 200 personnes ont manifesté ce samedi 28 janvier 2023, à Grenoble, dans le cadre de la mobilisation nationale contre la proposition de loi des députés Renaissance Guillaume Kasbarian et Aurore Bergé, dite loi "anti-squat". Pour les manifestants, ce texte promet une répression encore plus sévère des squatteurs et sans-logis ainsi que des locataires précaires. La loi prévoit en effet des peines allant jusqu'à trois ans de prison et 45 000 euros d'amende.
"Cette loi, c'est paye ton loyer ou crève !" La militante s'exprimant au micro, rue Félix-Poulat, avant le départ du cortège, résume l'indignation partagée par la totalité des manifestants grenoblois. Entre 150 et 200 personnes ont défilé dans les rues de l'hypercentre, ce samedi 28 janvier 2023, à l'occasion d'une journée de mobilisation nationale à l'appel d'un collectif d'associations et syndicats réunis sous le mot d'ordre "Se loger n’est pas un crime". Leur cible ? La proposition de loi "visant à protéger les logements contre l’occupation illicite", dite loi "Kasbarian-Bergé" ou loi "anti-squat".

Entre 150 et 200 manifestants ont défilé, ce samedi 28 janvier 2023, contre la proposition de loi "Kasbarian-Bergé" dite loi "anti-squat". © Manuel Pavard - Place Gre'net
Portée par les députés Renaissance Guillaume Kasbarian et Aurore Bergé, celle-ci a été adoptée en première lecture à l'Assemblée nationale, le 2 décembre 2022, et sera discutée au Sénat mardi 31 janvier 2023, avant de repasser au Palais Bourbon fin avril. Si le squat d’une résidence principale ou secondaire est déjà puni aujourd'hui d’un an d’emprisonnement, la proposition de loi, soutenue par LR et le RN, entend tripler les peines et les élargir.
"Un projet mortifère pour les personnes les plus démunies"
Elle prévoit ainsi trois ans de prison et 45 000 euros d'amende pour toute personne entrant ou se maintenant dans n'importe quel bâtiment contre l'avis du propriétaire. Cette loi "criminalise" encore plus les squatteurs mais a aussi "pour but d'assimiler le fait de se maintenir dans son logement, après que le juge a rompu le bail, à une pratique de squat", s'insurge Théo3le prénom a été modifié, membre d'un collectif de squatteurs autonomes.

Des militants du Dal ont notamment pris la parole avant le départ de la manifestation, rue Félix-Poulat, pour présenter les enjeux et le contenu de la proposition de loi. © Manuel Pavard - Place Gre'net
Autrement dit, "un locataire qui ne paye pas son loyer se retrouve dans la m... (sic)", s'exclame-t-il. "C'est un projet mortifère pour les personnes les plus démunies, notamment celles qui sont obligées de se mettre à l'abri dans des locaux inoccupés - donc des squats - ou qui restent dans leur logement en cas d'impayés de loyer", accuse de son côté Lucile, militante au Dal 38.
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1 commentaire sur « Grenoble : 150 à 200 manifestants contre la proposition de loi « Kasbarian-Bergé » dite loi « anti-squat » »
Stupéfiante inversion des valeurs : ruiner un propriétaire, voire dégrader son logement, serait « normal » !
Et pourquoi pas autoriser le vol des biens d’autrui…