FOCUS – À deux pas du tram A, la Source – à Fontaine – est l’une des belles salles de l’agglomération grenobloise. Son année 2023 démarre avec Serge Papagalli vendredi 20 janvier, avant une belle série d’événements musicaux. Petite sélection subjective piochée au cœur d’un programme éclectique.
Aimé Maudru est de retour ! Le personnage créé par Serge Papagalli revient avec toute sa famille dans Ça suffit mai’nant. C’est le titre du premier spectacle programmé à la Source en 2023, le 20 janvier (à 20 h 30). L’emblématique comédien isérois dit « tenter de survivre face au temps qui passe et à cette société qui aura toujours deux longueurs d’avance ». Sa promesse : « Tout va encore se terminer autour d’une bonne table dauphinoise dans les rires, la tendresse et l’espoir ». Aucune raison de ne pas le croire sur parole.
Le 25 janvier, la Source enchaîne avec un ciné-concert “jeune public” : Mini Mini Chat, Mini Mini Show. Soit « trois dessins animés et un documentaire au ton décalé, réalisés en stop-motion, animation numérique et marionnettes. Le tout mis en musique et bruité en direct ».
Dans la foulée, c’est parmi toute une série de concerts que le public pourra choisir. Le premier aura lieu le 27 janvier, avec The Smokey Joe & The Kid, deux beatmakers et un album en forme de « déclaration d’amour à la musique noire américaine, du early jazz au hip-hop, en passant par la soul et le funk ». En première partie, Senbeï, autre beatmaker, est un adepte de la culture japonaise. D’où « un hip-hop singulier teinté de sonorités asiatiques et de textures électroniques ».
Des univers forts et un engagement pour la scène féminine
Comme toujours, la ligne musicale de la Source s’avère variée et largement alimentée par de jeunes artistes émergents. Parmi les très nombreuses autres propositions, les curieux s’arrêteront peut-être sur celle de Geoffrey Secco. Ce jazzman se produira le 3 février avec Au-delà, un concert sous hypnose.
Dans un genre différent, mais tout aussi imaginative, une création sous forme de mini-comédie musicale est programmée le 10 mars. Sur scène, Mathias Malzieu et Daria Nelson, auteurs d’un livre-disque, disent vouloir investir « un rêve plus réel que le réel ». Ils chanteront leurs “fantômes”, Boris Vian, Serge Gainsbourg ou Alain Bashung, ainsi que leurs propres titres (entre autres surprises).
La Source participe aussi (et à nouveau) à la relance du festival Les Femmes s’en mêlent, avec d’autres salles de l’agglomération grenobloise. Première date le 23 février, avec un triple plateau féminin prometteur : Ottis Coeur / Irnini Mons / Julie Bailly. Ce sera également l’occasion, le 2 mars, de faire revenir Fishbach, « avec un style musical qui sonne à la fois rock, synthpop et très rétro ». Une artiste grenobloise – Anita Dongilli – assurera la première partie avec « une voix cristalline, des mélodies percutantes, un son électronique et des instrus pop électro ».
Autre coup de cœur possible, le 24 mars, avec Les Mamans du Congo. Leur objectif affiché : « Chanter pour émanciper la femme africaine et révéler au monde le matrimoine culturel congolais ». Ce groupe s’est associé avec un artiste, Rrobin, pour croiser la musique traditionnelle avec des sonorités électroniques et hip-hop. La recette d’un probable succès public auprès des amateurs des deux esthétiques mélangées.
De jeunes talents émergents, mais aussi de grandes stars déjà confirmées
Le 30 mars, le concert de Leïla Huissoud s’annonce comme un autre temps fort de la saison. La Source désigne la jeune chanteuse iséroise comme « l’héritière de Brel et Brassens » et loue « sa verve incroyable ». Il paraît qu’elle a écrit de très nombreux textes pendant la période de confinement, textes qu’elle interprète désormais à la guitare ou simplement a capella. Frissons garantis, d’après ses admirateurs.
Le 6 avril, place à Grand_Mess, un groupe d’electro instrumental – la Source promet du son live. Ce sera trois semaines avant un plateau rap alléchant, le 27 avril, avec Joysad et Amalia, révélations des réseaux sociaux. Originaire de Périgueux, le premier pointe en tête d’affiche, après avoir assuré les premières parties d’artistes réputés comme Lomepal ou Roméo Elvis. La seconde, marseillaise, est « une observatrice de son temps », dont la route musicale passe aussi par l’électro et la pop. Selon ses programmateurs, elle démontre à quel point la scène rap féminine est engagée et non consensuelle.
Du côté des stars, la Source se réjouit d’accueillir Murray Head, le 22 mars. Ses tubes imparables – Say it ain’t so Joe et One night in Bangkok – trottent dans de nombreuses têtes, mais le Britannique en a bien d’autres en réserve.
Un peu avant la clôture de la saison, le public retrouvera enfin Max Romeo, lancé dans sa toute dernière tournée. « Du haut de ses 75 ans, il est l’un des grands noms du reggae jamaïcain », assurent ses hôtes fontainois. Le concert est annoncé le 24 mai, après plusieurs reports. Un moment fort que les amateurs du genre ne voudront pas manquer. Même engouement probable pour Alexis HK, deux jours plus tard : à la lisière du hip-hop, la Source défend « (son) style unique à la croisée du conte, du one man show et du concert ».