FOCUS – En prévision de la journée de grève et de mobilisation du 19 janvier 2023 contre le projet de réforme des retraites, les organisations syndicales mettent les fers au feu. Ce mardi 17 janvier, une dizaine de représentants d’une intersyndicale iséroise ont ainsi distribué des tracts devant la gare de Grenoble pour inciter les voyageurs à se mobiliser contre une « réforme injuste et inutile ». Ce non sans un certain succès estiment les syndicats qui, forts de l’unité du front syndical, augurent un bras de fer d’ampleur avec le gouvernement.
« Retraites : une réforme injuste et inutile ». Tel était le titre du tract distribué par une dizaine de militants FO, CGT, Unsa, FSU et Solidaires sur le pied de guerre aux voyageurs qui entraient ou sortaient de la gare de Grenoble ce mardi 17 janvier 2023 dès 8 heures du matin. Leur objectif ? Interpeller les usagers pour leur expliquer rapidement en quoi cette réforme des retraites – avec le report de l’âge légal de départ à 64 ans et une accélération de l’augmentation de la durée de cotisation jusqu’à 43 ans – n’est pas acceptable.
Et, bien sûr, les inciter à se mobiliser pour la journée de grève et de manifestations lancée contre le projet de réforme par l’ensemble des centrales syndicales de France, dont la CGT, le jeudi 19 janvier. Mais pas seulement. Ces représentants de l’intersyndicale iséroise1CGT, CFDT, FO, FSU, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, CNT, UEG, Unef, MNL et IEL. tenaient également à faire la démonstration du caractère unitaire du front syndical dans le bras de fer décisif désormais engagé contre le gouvernement.
Est-ce un signe de bon augure ? La plupart des voyageurs se sont volontiers emparés du tract et sont restés pour discuter quelques minutes avec les militants. Certains ont même promis de revenir devant la gare le surlendemain, « mais cette fois-ci pour manifester », ont-ils assuré d’un ton résolu.
Des indicateurs annonciateurs d’une forte mobilisation selon la CGT
De quoi étonner Élisa Balestrieri, membre du secrétariat de la CGT de l’Isère, qui n’en est pas à sa première opération de tractage. « C’est toujours compliqué à la gare parce que les gens sont en transit mais, là, nous sommes vraiment bien perçus », commente-t-elle.
« Ils posent des questions, demandent comment va s’organiser la manifestation mais aussi s’inquiètent de la circulation des trains pour ceux qui continueront à travailler. C’est un très bon accueil », se félicite la syndicaliste. De plus, « là où nous voyons aussi un signe encourageant, c’est que même les très jeunes prennent le tract alors qu’on pourrait penser qu’ils se désintéressent de leur future retraite », souligne Élisa Balestrieri.
Autre raison de se réjouir pour la militante : le nombre de préavis de grève déposés dans les secteurs privé et public en Isère. Un indicateur sans doute annonciateur « d’une mobilisation très suivie dans le département », espère-t-elle.
« Beaucoup prévoient des grèves de quelques heures, d’autres sur toute la journée voire illimitées, rapporte la syndicaliste. Il faut ajouter à cela toutes les manifestations qui se dérouleront en Isère et les assemblées générales qui suivront pour évaluer l’importance de la mobilisation et, surtout, savoir quelles suites donner au mouvement. »
« Ce n’est pas qu’une affaire de syndicats, tous les salariés sont concernés »
Même son de cloche pour Philippe Beaufort, secrétaire général de l’union départementale FO de l’Isère. « Cette union syndicale contre le report de l’âge de la retraite et l’allongement de la durée des cotisations fonctionne ! On va se battre pour gagner ! », promet-il. D’ailleurs, poursuit le militant, « beaucoup d’écoles fermeront jeudi, mais aussi pas mal d’entreprises dans le privé, dans les transports et pas seulement à la SNCF, mais aussi dans les transports de l’agglomération grenobloise ».
Et Philippe Beaufort d’insister : « Ce n’est pas qu’une affaire de syndicats. Cela concerne tous les salariés. Aussi, nous espérons vivement qu’il y aura du monde dans la rue. »
« Nous espérons aussi que les jeunes réagiront, renchérit pour sa part Catherine Blanc-Lanaute de la FSU. Les organisations lycéennes font partie de l’intersyndicale et je pense que ça va partir. »
Violaine Vulliet de Solidaires Isère se montre tout aussi optimiste. Par contre, prévient-elle, « cela ne s’arrêtera pas jeudi ou alors si ça s’arrête, c’est que nous aurons gagné. Mais ça, j’y crois un peu moins. » En tout cas, pour la militante, la cause est entendue : « Devoir travailler jusqu’à la mort, c’est non ! »
Débrayage aux Deux-Alpes dans le cadre du mouvement national
Les travailleurs saisonniers font aussi connaître leur opposition à la réforme des retraites. Le syndicat Force Ouvrière Remontées mécaniques annonce ainsi un débrayage et un rassemblement de 9 h à 10 h sur la place des Deux-Alpes de la part des travailleurs des remontées mécaniques de la station.
« En raison du morcellement de nos activités, le compte pénibilité ne permet absolument pas aux travailleurs saisonniers de bénéficier de point pour anticiper leur départ à la retraite », dénonce le syndicat. Pour qui la multiplicité des activités saisonnières ou la répartition inégale des activités sur l’année ne sont pas reconnues par la réforme.
« De plus, la branche des remontées mécaniques est beaucoup plus exposée en termes de risques professionnels que la moyenne française », écrit encore le syndicat. Qui conclut sur un message clair : « Nous ne pourrons pas tenir jusqu’à 64 ans ».
Une réflexion sur « L’intersyndicale iséroise contre la réforme des retraites sur le pied de guerre en vue de la mobilisation du 19 janvier »
Métro, Chipo, Dodo, profession gréviste.
https://huffpost-focus.sirius.press/2022/07/24/0/0/570/401/640/0/60/0/f667d45_1658691771449-5c9348e02400003500c78ae1.jpeg