EN BREF – Le réalisateur français Jean-Paul Salomé retrouve Isabelle Huppert avec La Syndicaliste, film projeté en avant-première au Pathé Chavant de Grenoble mardi 17 janvier 2023. Il sera présent pour échanger avec le public après la séance.
Jean-Paul Salomé peut s’enorgueillir d’avoir la confiance d’Isabelle Huppert. Apparue sous les traits d’une dealeuse de drogue dans La Daronne, la comédienne (qui avait été mise à l’honneur en novembre par la Cinémathèque avec Caravage) fait son retour devant la caméra du réalisateur pour La Syndicaliste.
Le film, présenté en avant-première au Pathé Chavant mardi 17 janvier (à 19 heures), s’inspire d’une histoire vraie. Celle de Maureen Kearney, déléguée CFDT chez Areva, devenue lanceuse d’alerte autour d’un secret d’État lié à l’industrie nucléaire. D’après le pitch du film, « elle s’est battue contre les ministres et industriels pour défendre plus de 50 000 emplois, jusqu’au jour où elle s’est fait violemment agresser ».
La Syndicaliste est donc aussi l’histoire d’une vie qui bascule. Jean-Paul Salomé a adapté le livre d’une journaliste, Caroline Michel-Aguirre, avec qui il a échangé. « J’ai senti qu’il y avait la matière d’un film, explique-t-il. Les pressions qu’a subies Maureen Kearney et l’agression violente dont elle a été victime sont puissamment dramatiques. On est allé très loin pour la contraindre à arrêter ses investigations. Le parcours de cette femme, sa mise en accusation, ses moments de doute ou de dépression… c’était déjà un récit de cinéma ». L’occasion de retrouver aussi Marina Foïs, Grégory Gadebois, Yvan Attal et François-Xavier Demaison.
« Dans la lignée d’un cinéma politique américain ou italien »
D’après le réalisateur, La Syndicaliste s’inscrit « peut-être davantage dans la lignée d’un cinéma politique américain ou italien que dans une tradition française ». Il se dit par ailleurs ravi d’avoir travaillé avec Isabelle Huppert. « J’ai trouvé sur Internet des photos de Maureen Kearney et j’ai tout de suite vu la possibilité qu’Isabelle lui ressemble à l’écran. »
Pas question pour autant de plaquer sa seule perception sur un personnage de cinéma. « Au-delà des faits, des enjeux politiques et industriels, j’avais envie de savoir ce que Maureen avait vécu de l’intérieur. Il me manquait une dimension intime. C’est ce que je lui ai expliqué quand je l’ai rencontrée, accompagnée de son mari et de sa fille. »
Et Isabelle Huppert, comment a‑t-elle construit son personnage à partir de Maureen Kearney ? « Cela m’intéressait de la rencontrer, mais le jeu reste toujours un travail d’imaginaire, rappelle l’actrice. On peut se détacher de la réalité autant que l’on veut. Je ne suis pas sûre qu’avoir un “vrai” modèle accroisse la responsabilité vis-à-vis de la personne que l’on joue (…). Quand on a trouvé l’aspect physique du personnage, le reste coule de source. » Après l’avant-première du 17 janvier, le film sortira en salles le 1er mars 2023.