FLASH INFO – « Non madame Bachelot, nous ne rase­rons pas nos églises ! » C’est par cette phrase que le pré­sident de la Région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez répond à Roselyne Bachelot. Qui, dans son der­nier ouvrage 682 jours (édi­tions Plon), revient sur son expé­rience de ministre de la Culture (du 6 juillet 2020 au 20 mai 2022) et évoque le sort de cer­tains bâti­ments reli­gieux, pro­prié­tés de l’État depuis 1905. 

Recensant des dizaines de mil­liers de sites reli­gieux « à l’a­ban­don » suite à « la déchris­tia­ni­sa­tion mas­sive du pays », Roselyne Bachelot livre un diag­nos­tic sans appel : « D’ici à 2050, ce sont des dizaines de mil­liards qui seraient néces­saires si nous vou­lons tout conser­ver. Je suis déso­lée, mais cela sera impos­sible ». L’ancienne ministre évoque le « bull­do­zer » plu­tôt que le « sau­ve­tage incon­si­déré d’une église sans inté­rêt patri­mo­nial ». Quitte à sus­ci­ter des réac­tions indignées.

De quoi faire bon­dir Laurent Wauquiez, pour qui Roselyne Bachelot « donne l’impression que notre pays serait tel­le­ment ruiné qu’il ne pour­rait pas entre­te­nir un patri­moine qui compte parmi les plus grands chefs d’œuvre de notre pays ». Et celui-ci de citer « les basi­liques Notre-Dame-de-Fourvière à Lyon, [le] Sacré Cœur de Montmartre [ou] Notre-Dame de-la-Garde à Marseille »… qui ont pour­tant peu de rap­port avec les « églises parois­siales » évo­quées par l’an­cienne ministre.

Quand Laurent Wauquiez affi­chait une pose mar­tiale devant la crèche ins­tal­lée à l’Hôtel de Région, jugée par la jus­tice comme contre­ve­nant aux règles de la laï­cité. Aujourd’hui, le pré­sident de la Région Aura conteste l’i­dée de « raser nos églises », en réponse à Roselyne Bachelot. © Centre France

Le pré­sident de la Région n’ou­blie pas de citer son action : « Depuis 2018, plus de 20 mil­lions d’euros de fonds régio­naux ont été dédiés à des opé­ra­tions de res­tau­ra­tion d’édifices reli­gieux ». Avant d’an­non­cer « plus de 30 mil­lions d’eu­ros » à venir sur le man­dat en cours. Sans oublier de citer le « tra­vail en com­mun conduit avec le Loto du patri­moine […] ou la Fondation du patri­moine », décrit comme « la meilleure façon de répondre à la décla­ra­tion de madame Bachelot ».

Laurent Wauquiez a tou­jours mar­qué son atta­che­ment au patri­moine chré­tien, notam­ment au tra­vers de l’ins­tal­la­tion d’une crèche de Noël à l’Hôtel de Région, mal­gré les remon­trances de la jus­tice. La prise de posi­tion de l’élu serait-elle aussi tein­tée d’ar­rières-pen­sées poli­tiques ? Il prend en tout cas soin de dési­gner Roselyne Bachelot comme « ancienne ministre d’Emmanuel Macron ». Oubliant qu’elle fut aussi ministre sous Nicolas Sarkozy… comme un cer­tain Wauquiez Laurent.