EN BREF – Le crâne d’Éric Foray, disparu depuis plus de six ans, a été retrouvé récemment dans le massif du Vercors, a annoncé le parquet de Valence, ce mercredi 4 janvier 2023. Ce Drômois de 47 ans avait été aperçu pour la dernière fois le 16 septembre 2016, à Chatuzange-le-Goubet (Drôme). Les investigations, menées depuis par le groupe « cold case » (affaires non élucidées) de la section de recherches de Grenoble, se poursuivent pour déterminer les causes du décès, le juge d’instruction conduisant désormais une enquête pour meurtre.
Annoncée, la veille, au compagnon de la victime par son avocat Me Bernard Boulloud, la nouvelle a été confirmée ce mercredi 4 janvier 2023 par le parquet de Valence. Le crâne d’Éric Foray, disparu depuis 2016, a été découvert récemment dans le massif du Vercors.
« Les causes du décès d’Éric Foray restent à découvrir, comme le reste de sa dépouille. Pour l’heure, aucune hypothèse n’est écartée, y compris celle menant à un homicide volontaire », indique le procureur de la République de Valence Laurent de Caigny dans un communiqué, évoquant une « évolution majeure » de l’enquête.

Le compagnon d’Éric Foray, Régis Pique, ici lors d’une marche blanche organisée en octobre 2019, dans la Drôme, avait remué ciel et terre pour le retrouver. © France Télévisions (capture d’écran)
Le Drômois, alors âgé de 47 ans, n’avait plus donné signe de vie depuis le 16 septembre 2016. Il avait quitté ce jour-là son domicile, à Chatuzange-le-Goubet, près de Romans-sur-Isère, dans la Drôme, pour aller faire des courses, à bord de son 4×4. Un véhicule qui n’a jamais été retrouvé. Son compagnon avait remué ciel et terre depuis, pour faire avancer les recherches, multipliant notamment les appels à témoins sur les réseaux sociaux.
La saisine du juge d’instruction étendue à la qualification de meurtre
L’enquête initiale avait conduit le parquet de Valence à ouvrir une information judiciaire pour enlèvement et séquestration, confiée à un juge d’instruction du pôle criminel de Valence. Des investigations menées par le groupe « cold case » de la section de recherches de Grenoble, appuyé par le groupement de gendarmerie de la Drôme.

Me Bernard Boulloud, l’avocat grenoblois du compagnon d’Éric Foray, estime qu’il faut privilégier la piste criminelle. © Manuel Pavard – Place Gre’net
« Par un réquisitoire supplétif en date du 3 janvier 2023, le parquet de Valence a étendu la saisine du juge d’instruction à la qualification de meurtre, pour qu’il poursuive désormais l’élucidation des circonstances, le cas échéant, criminelles du décès » d’Éric Foray, précise par ailleurs le procureur de la République.
La piste d’un lien avec Nordahl Lelandais étudiée mais jamais prouvée
Le nom d’Éric Foray était souvent cité parmi les potentielles victimes de Nordahl Lelandais, condamné à 20 ans de prison pour le meurtre du caporal Arthur Noyer, puis à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de 22 ans, pour celui de la petite Maëlys de Araujo. Me Boulloud avait ainsi déposé plainte contre X pour séquestration, avec constitution de partie civile, en 2018, pour rechercher une connexion entre le disparu et l’ex-militaire.
La cellule Ariane, chargée de réexaminer de nombreux cold cases pour y déceler une éventuelle implication de Nordahl Lelandais, avait pu établir initialement un lien, en 2018. Le nom d’un certain Julien Foray figurait en effet dans le carnet d’adresse de l’ancien maître-chien. Mais il s’agissait en réalité d’un ami de ce dernier, qui n’avait aucun lien avec Éric Foray. La piste avait donc été écartée, sans être pour autant totalement exclue.