FLASH INFO – Des perturbations sont à prévoir sur plusieurs lignes de bus du réseau M’Tag, à compter du mardi 3 janvier 2023 et pour une durée encore indéfinie. En cause : un mouvement de grève au sein du prestataire Grindler (basé à Vif et affilié à Keolis), qui touche la circulation dans le sud et grand sud du territoire métropolitain.
M’Tag informe ainsi les usagers que les lignes de bus Proximo 23 et 25 circulent suivant les horaires de période verte, soit ceux des vacances scolaires. Mais c’est un arrêt total de la circulation qui s’opère sur les lignes Flexo 44, 45, 65, 66, 67, 68. Ainsi que sur plusieurs itinéraires des lignes Sacado 101, 102, 103, 104, 111, 182, 262, 263, 271, 282, 292 et 293. Le détail des perturbations est à retrouver sur le site de la M’Tag.
À l’origine du mouvement social, un préavis de grève déposé par les syndicats CGT, CFDT, Solidaires et Force ouvrière. Les organisations exigent une revalorisation du taux horaire de 13 euros, ainsi que l’octroi de 1 000 euros de “prime Macron”. De même qu’une augmentation de 20 euros de la part patronale sur la mutuelle, ou encore le versement de la prime repas pour chaque jour travaillé. 80 % des salariés auraient rejoint le mouvement d’arrêt de travail.
Au-delà des revendications au sein de l’entreprise, c’est la question de la sous-traitance qui est posée, estime Fernando Martins du syndicat Force ouvrière M’Tag. « Le Smmag et M’Tag ont toujours sous-traité des lignes, et ça fait des années qu’on le dénonce », explique le syndicaliste à Place Gre’net. Qui indique que la ligne Proximo 25 est, par exemple, passée en sous-traitance au 1er janvier 2023. Avec, à la clé, des économies de 400 000 euros, « sur le dos des salariés ».
Les conventions collectives ne sont en effet pas les mêmes, au détriment des personnels des entreprises en sous-traitance, juge Fernando Martins. « On fait le même métier, mais on n’a pas les mêmes salaires ni les mêmes conditions sociales », résume-t-il, non sans dénoncer un « dumping social » orchestré par le Smmag et la direction de M’Tag. Et de conclure : « Ce que l’on veut, c’est un seul opérateur public, et que tous les salariés aient les mêmes conditions. »
La CGT et ST dénoncent également la sous-traitance à M’Tag
Dans son bulletin interne, l’intersyndicale Tag composée de la CGT (qui compte un élu en CSE) et de ST (sans représentant élu) critique également la politique de sous-traitance de M’Tag et du Smmag. Non sans dénoncer, pour les salariés de Grindler, des « conditions de travail, d’amplitudes horaires “démentielles” et des rémunérations injustes ».
« Le SMMAG afin de faire des économies de “bouts de ficelles”, sous-traite des lignes auparavant exploitées par M’Tag à quelques opérateurs privés ; Méconnaissant ainsi volontairement le travail acharné de leurs agents permettant de maintenir un service public digne de ce nom », écrivent les deux organisations.
Des décisions susceptibles de dégrader le service public de transports, poursuivent-elles. En faisant encore état de « rumeurs » sur une sous-traitance généralisée, allant jusqu’à concerner 70 % du réseau dans les années à venir. « M’Tag n’exploiterait alors plus que les lignes de tramway et Chronos ». Et de conclure : « Il n’y a pas de fumée sans feu »…
Au vendredi 6 janvier au matin, la grève et les perturbations étaient toujours en cours. [encadré ajouté le 6 janvier à 9 heures].