FLASH INFO – Pour l’association France nature environnement, c’est une victoire… temporaire. Au mois de novembre 2022, le tribunal administratif de Grenoble a requis l’annulation partielle d’une délibération de Vienne-Condrieu agglomération approuvant le plan local d’urbanisme (PLU) de Seyssuel, qui classait des parcelles de ses coteaux en zones agricoles. Ce sont ainsi 46 hectares qui retrouvent le classement en zone naturelle.
Depuis plusieurs années, les coteaux de Seyssuel font l’objet d’un bras-de-fer entre viticulteurs et défenseurs de l’environnement. « Ce site constitue un réservoir de biodiversité d’importance régionale, menacé par le développement de la viticulture », décrit l’association FNE. « Il abrite notamment plusieurs stations de Gagées de rochers : espèce végétale protégée extrêmement rare, sa survie est incompatible avec le développement des activités agricoles ».
En mars 2018, Vienne-Condrieu agglomération a approuvé le PLU de Seyssuel. Mais, « il s’est avéré que la collectivité avait, postérieurement à l’instruction du dossier, classé de nombreuses parcelles des coteaux de Seyssuel en zone agricole pour permettre le développement de la viticulture », note FNE. Modification qui « nécessitait d’évaluer de nouveau si le projet nécessitait une évaluation environnementale », selon l’association. En 2020, l’autorité environnementale lui a donné raison. Tandis que le tribunal administratif demandait à l’intercommunalité de régulariser le vice de procédure.
« En juin 2022, Vienne-Condrieu agglomération décide de reprendre la procédure d’instruction […]. En choisissant de réviser intégralement le PLU de Seyssuel, la communauté de communes a renoncé à régulariser le vice de procédure », poursuit FNE. Une décision qui, en novembre 2022, a amené le tribunal administratif de Grenoble à demander l’annulation partielle du document. Et notamment le classement en zone agricole des parcelles concernées.
Mais le reclassement en zone naturelle des coteaux du Vercors est temporaire, en attendant l’approbation d’un nouveau PLU plus “régulier”. C’est pourquoi FNE demande la préservation des 46 hectares destinés à la viticulture. Et rappelle avoir engagé de nombreuses démarches depuis 2017 pour « sauver le site », entre courriers à la préfecture ou au ministère, et nombreuses démarches juridiques.