REPORTAGE - Les députées de l'Isère Cyrielle Chatelain et Élisa Martin étaient de passage sur le campus de l'Université Grenoble Alpes, ce jeudi 1er décembre 2022, dans le cadre de la "tournée des facs" organisée par le groupe parlementaire LFI-Nupes. Objectif affiché : mettre en lumière la précarité étudiante, illustrée par les files d'attente lors des distributions alimentaires. L'opportunité aussi pour les deux élues de défendre la proposition de loi de la Nupes sur l'allocation d'autonomie pour les jeunes en formation. Une proposition globalement bien accueillie par les étudiants… mais sans naïveté.
"Le gouvernement a pratiqué une obstruction hallucinante !" Assise dans les locaux de l'Espace vie étudiante (Eve), ce jeudi 1er décembre 2022, aux côtés de sa consœur écologiste Cyrielle Chatelain (EELV), Élisa Martin (LFI) fulmine. Les deux députés Nupes iséroises sont présentes à l'Université Grenoble Alpes pour la "tournée des facs" organisée par le groupe parlementaire LFI-Nupes. Et elles n'ont toujours pas digéré la stratégie de la majorité ayant bloqué leur mesure-phare contre la précarité étudiante, sujet précisément au cœur de leur venue sur le campus.

Les députés Nupes Cyrielle Chatelain (EELV) et Elisa Martin (LFI) se sont rendues sur le campus de l'UGA pour évoquer la précarité étudiante, dans le cadre de la "tournée des facs" de la Nupes. © Manuel Pavard - Place Gre'net
En lançant, début novembre, cette "tournée des facs" dans différentes villes universitaires, les députés insoumis de la Nupes entendaient en effet jeter un coup de projecteur sur la précarité étudiante, en mettant en avant des avancées concrètes.
Parmi elles, la proposition de loi, portée par le député du Val-de-Marne Louis Boyard, visant à instaurer une allocation d'autonomie de 1102 euros2soit le montant du seuil de pauvreté pour les jeunes en formation (cf. encadré). Laquelle figurait justement à l'agenda de la niche parlementaire LFI, le 24 novembre, mais n'a finalement pas été examinée.
La proposition de loi : une allocation pour les étudiants et les élèves de lycées professionnels
Instaurée en 2008, la niche parlementaire permet aux groupes minoritaires à l'Assemblée nationale de bénéficier, chaque année, d'une journée durant laquelle ils peuvent inscrire à l'ordre du jour leurs propres textes.
Problème : "Le gouvernement a joué l'obstruction parlementaire. Ils [les députés Renaissance] ont déposé une multitude d'amendements pour qu'on n'ait pas le temps de débattre, non seulement de la réintégration des personnels de santé non vaccinés, mais aussi de l'allocation d'autonomie", accuse Élisa Martin.
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Cyrielle Chatelain et Elisa Martin ont défendu la proposition de loi pour l'allocation d'autonomie des jeunes en formation, portée par le groupe LFI-Nupes mais victime de l'obstruction parlementaire de la majorité. © Manuel Pavard - Place Gre'net
Destinée aux jeunes de 18 à 25 ans inscrits dans une formation, mais aussi aux élèves de lycées professionnels à partir de 16 ans, cette mesure constituait pourtant un "enjeu de démocratisation sociale", souligne la députée de la 3e circonscription de l'Isère. Car l'objectif est bien de "donner à chacun les moyens de suivre les études qu'il a choisies".
Élisa Martin pointe en effet les inégalités d'accès à l'enseignement, avec la "faible part d'enfants d'ouvriers" et la "surreprésentation des enfants de cadres". "Si votre père a fait une grande école, vous avez 83 fois plus de chances de rejoindre une grande école, et 300 fois plus s'il a fait l'Ena", complète Cyrielle Chatelain.
Une précarité étudiante qui pousserait certains à baisser le chauffage
La présence, pour cette "tournée des facs", de la députée EELV de la 2e circonscription de l'Isère rappelle que la proposition de loi sur l'allocation d'autonomie a bien été "cosignée par l'ensemble des groupes de la Nupes. Elle n'a pas pu être débattue mais on continuera à la porter lors des débats budgétaires", assure la coprésidente du groupe écologiste à l'Assemblée nationale.
Pour elle, la précarité étudiante s'illustre particulièrement sur deux aspects. À commencer par celui du logement, avec des étudiants qui, "lorsqu'ils n'ont pas accès au Crous, habitent généralement dans des studios plus souvent voués à la location, et donc moins rénovés".
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1 commentaire sur « Précarité étudiante : la « tournée des facs » des députés Nupes a fait étape sur le campus de l’Université Grenoble Alpes »
Les députés de Luc devraient proposer un loi rendant obligatoire l’isolation des résidences étudiantes avec
des mesures d’intervention sur les syndic et les propriétaires.