FOCUS – La cour d’assises de l’Isère a condamné, ce vendredi 25 novembre 2022, le professeur de violon Philippe Clément à 12 ans de réclusion criminelle pour viols et agressions sexuelles sur un ancien élève. C’est la troisième fois que l’accusé était jugé dans cette affaire. Après la plainte déposée par la victime en 2007, il avait en effet déjà été condamné à deux reprises, d’abord en 2017 puis en appel en 2020. Mais le sexagénaire a de nouveau formé un pourvoi en cassation1voir encadré ce mardi 29 novembre – comme il l’avait fait suite au verdict en appel.
[Article publié le 28 novembre 2022 à 13 heures et mis à jour le 30 novembre 2022 à 9 h 50] Après trois jours d’audience, la cour d’assises de l’Isère a rendu son verdict, ce vendredi 25 novembre 2022, dans le procès de Philippe Clément, professeur de violon grenoblois de 62 ans, accusé de viols et agressions sexuelles par l’un de ses anciens élèves. Suivant les réquisitions de l’avocat général, la cour a condamné l’accusé à 12 ans de réclusion criminelle. Une peine identique à celle prononcée en appel, trois ans plus tôt, à Valence.
C’était en effet la troisième fois que Philippe Clément comparaissait devant les assises pour cette affaire. Condamné à 11 ans de prison par la cour d’assises de l’Isère, en 2017, il avait fait appel, avant d’écoper de 12 ans de réclusion en 2020. Mais ce jugement avait été cassé par la cour de cassation, son avocat Me Ronald Gallo estimant que son client n’avait pas bénéficié d’un procès équitable car le président de la cour d’appel de la Drôme avait exprimé son opinion personnelle.
L’épilogue d’une procédure longue de quinze ans
Cette troisième condamnation vient – peut-être2voir encadré – clore une procédure longue de quinze ans. Ancien élève de Philippe Clément, Fabrice, âgé aujourd’hui de 38 ans, avait en effet déposé plainte contre son ex-professeur de violon en 2007. Il accusait ce dernier de l’avoir violé à deux reprises, en 2003 et 2004, alors qu’il était tout juste majeur. À cette époque, la victime était élève à l’école Vivaldi, à Grenoble.
L’accusé, qui nie les viols, était également poursuivi pour plusieurs agressions sexuelles, plus précisément des attouchements physiques allant crescendo lorsque le jeune garçon était mineur. Des faits commis alors que Fabrice était « sous l’emprise » de son professeur de violon, a affirmé l’avocat général Philippe Muller dans son réquisitoire, relate Le Dauphiné libéré.
Une « relation amoureuse » pour la défense, une victime « contrainte » pour les parties civiles
Ce dernier entendait ainsi battre en brèche les arguments de Philippe Clément, développés par Me Gallo au cours de sa plaidoirie. L’avocat a, lui, défendu la thèse d’une « relation amoureuse » entre son client et la victime, soutenant que cette dernière n’avait « pas exprimé de refus ». Une version vivement contestée par les deux avocates des parties civiles. « Fabrice n’était pas consentant, il a été contraint », a assuré Me Sylvia Rizzi.
Philippe Clément a été incarcéré à la maison d’arrêt de Varces. L’ancien professeur de violon avait par ailleurs déjà été condamné à 18 mois de prison avec sursis en 2007, en première instance, puis à 12 mois de prison avec sursis en 2008, en appel, pour des attouchements sexuels sur deux autres élèves mineurs. Ce qui lui avait valu une inscription au fichier des délinquants sexuels. Il lui est depuis interdit de travailler au contact de mineurs.
Philippe Clément se pourvoit en cassation
Condamné, vendredi 25 novembre 2022, à 12 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de l’Isère pour viols et agressions sexuelles sur un ancien élève, puis écroué à l’issue de l’audience, Philippe Clément a décidé de se pourvoir en cassation. Une information confirmée ce mardi 29 novembre par son avocat Me Ronald Gallo.
Le professeur de violon avait déjà été condamné à 11 ans de réclusion par la cour d’assises de l’Isère, en 2017, puis à 12 ans de prison par la cour d’assises d’appel de la Drôme, en 2020. Mais il avait déjà formé un premier pourvoi en cassation suite à son procès en appel, d’où sa troisième comparution, la semaine dernière, à Grenoble.
Problème : pour Me Gallo, interrogé par France Bleu Isère, son client aurait dû être renvoyé devant les assises du Rhône ou de Savoie – à Lyon ou Chambéry – et non devant celles de l’Isère qui l’avaient déjà condamné. Le professeur de violon continue en outre de clamer son innocence, d’où sa décision ce mardi. Si la cour de cassation venait à casser le verdict, Philippe Clément serait alors jugé pour la quatrième fois pour ces faits.