REPORTAGE - Un mois après la mobilisation des personnels des lycées professionnels, agricoles et maritimes contre le projet de réforme de la voie professionnelle du gouvernement, une intersyndicale iséroise appelait à nouveau à la grève ce jeudi 17 novembre 2022 dans le cadre d'un mouvement national. À Grenoble, une petite centaine d'enseignants se sont rassemblés devant le lycée André-Argouges pour demander le retrait de ce projet visant notamment à doubler le temps d'apprentissage des élèves en entreprise. Ce au détriment de l'enseignement général, estiment les syndicats.
« Ce rassemblement aujourd'hui c'est contre cette réforme du lycée professionnel qui cherche à faire de nos élèves de la “chair à patrons” en les envoyant davantage en entreprise qu'au lycée. » Ainsi Alex Senat, professeur d'histoire-géographie syndiqué CGT Éducation de l'Isère, résumait-il au micro les motifs du rassemblement contre le projet de réforme des lycées professionnels, qui avait lieu ce jeudi 17 novembre 2022 à 11 heures devant le lycée polyvalent André-Argouges à Grenoble.
Sur le parvis, près d'une centaine d'enseignants en grève s'étaient réunis à l'appel d'une intersyndicale3CGT, CNT 38, FO, SGEN-CFDT, SNACL, SNES-FSU, SNUEP-FSU, Sud éducation 38, Sud LDC éducation et Unsa éducation., dans le cadre du mouvement national contre ce projet. Un projet porté par Carole Grandjean, ministre déléguée à l’Enseignement et à la formation professionnelle, et prévu pour la rentrée 2023 - 2024.
Après une mobilisation très suivie le 18 octobre 2022 dans les établissements de la voie professionnelle, avec 65% de grévistes, les syndicats revenaient ainsi à la charge pour dénoncer un projet visant, entre autres, à doubler le temps d'apprentissage en entreprise des élèves.
Ce « au détriment des heures d'enseignement général au lycée », accuse l'intersyndicale. D'où « une baisse d'instruction et d'émancipation ». Ce qui reviendrait finalement à faire « des ouvriers spécialisés taillables et corvéables gratuitement par les patrons ». Et qui se traduirait « par la suppression de nombreux postes d'enseignants ».
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