FLASH INFO – Une équipe multidisciplinaire internationale, en partenariat avec le Synchrotron grenoblois, a annoncé, début novembre 2022, la découverte du mécanisme modifiant le poumon dans le Covid-19 long. Cette avancée permet aux scientifiques de mieux comprendre la fibrose pulmonaire résultant de la maladie. Et d’espérer ouvrir de nouvelles voies thérapeutiques.
Dans l’étude publiée dans The Lancet le 1er novembre 2022, les chercheurs de l’équipe multidisciplinaire internationale ont démontré comment le Covid pouvait altérer la structure des plus fins vaisseaux sanguins pulmonaires. Pour ce faire, ils ont examiné des poumons de malades atteints de Covid grave, à l’aide de la toute dernière technique d’imagerie 3D : la tomographie à contraste de phase hiérarchique (HiP-CT), mise au point au Synchrotron de Grenoble, source de rayons X la plus brillante au monde.
L’HiP-CT permet de révéler en détail les modifications biologiques microscopiques qui forment la fibrose pulmonaire. À savoir une lésion des poumons survenue suite à une inflammation chronique. La cicatrisation progressive empêche alors petit à petit le passage de l’oxygène. Or il s’avère que la fibrose pulmonaire résulte, chez les patients étudiés, de dommages vasculaires généralisés causés par le virus SRAS-CoV‑2.
L’équipe de chercheurs a pu identifier trois « marqueurs clés », sécrétés dans le tissu pulmonaire. Puis elle a établi une corrélation entre le développement de la fibrose pulmonaire et l’augmentation de ces marqueurs dans le sang. Ces biomarqueurs sanguins, diagnostiqués tôt, pourraient servir à prévoir la gravité de la maladie et la réponse thérapeutique dans le Covid-19.
De plus, les résultats suggèrent que certains traitements existants pourraient permettre de lutter contre les effets du Covid-19 sévère. Spécifiquement ceux visant à prévenir la thrombose microvasculaire et l’ischémie tissulaire. Il s’agit donc d’un nouvel espoir dans la lutte contre l’impact de la pandémie.
La « Fibrose pulmonaire », une maladie incurableBien que la fibrose pulmonaire puisse être traitée par des médicaments, elle reste incurable, avec un taux de mortalité plus élevé que de nombreux cancers. La transplantation pulmonaire est la seule thérapie qui puisse encore sauver la vie de nombreuses personnes touchées.
Selon les données épidémiologiques des patients Covid-19, environ 20 % des patients hospitalisés développent une fibrose pulmonaire post-Covid, dont l’étendue et la progression sont très variables et qui ne peut être prédite que de manière très imprécise par l’imagerie clinique de routine.