CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou délivrer quelques coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 45 du lundi 7 novembre 2022, retour sur les récents (et moins récents) débats et invectives à l’Assemblée nationale et au niveau local.
Retrouvez ci-dessous la chronique RCF 45 sur les incidents survenus au sein de l’Assemblée nationale et d’autres assemblées politiques en version texte, et sa version radiophonique en cliquant sur le lecteur ci-dessous.
Aujourd’hui, nous allons parler de politique, de dérapages et d’esclandres. L’actualité politique de ces derniers jours a en effet été marqué par un incident au sein de l’Assemblée nationale, quand un député RN a crié : « qu’ils retournent en Afrique ». Et ce au moment où Carlos Martens Bilongo, député LFI noir de peau, prenait la parole pour évoquer la question des migrants.
Si l’Assemblée nationale est coutumière de ces accès de fièvre, celui-ci a quand même bien chatouillé le mercure. Pour autant, la politique nationale n’a pas le monopole de ce genre de moments de tension.
A Grenoble, des échanges rudes et violents… mais un ton relativement civil
Le conseil municipal de Grenoble, par exemple, n’est pas épargné, c’est le moins que l’on puisse dire. Chaque mois, la tension est palpable entre le groupe d’opposition de la Société civile mené par Alain Carignon, et le maire de Grenoble. Éric Piolle n’oublie ainsi jamais de traiter son lointain prédécesseur de « maire corrompu ». Des échanges rudes et violents dans les mots, mais avec un ton qui demeure relativement civil. Avec quand même quelques éruptions.
Alain Carignon, lors du dernier conseil municipal du 19 septembre, a ainsi demandé une suspension de séance pour dénoncer le fait que la majorité refusait, pour la 62e fois consécutive, d’adopter un amendement de son groupe. Demande accueillie avec une certaine hilarité par Éric Piolle. Qui a parfaitement assumé de refuser automatiquement tout amendement provenant, encore une fois, d’un « maire corrompu ».
Lors du précédent mandat, des moments de friction ont également eu lieu. Certains se souviennent peut-être de la suspension de séance du 24 septembre 2018, lorsque l’élu d’opposition Guy Tuscher avait évoqué la « politique bétasse » de la Ville de Grenoble. Des conseillers municipaux de la majorité avaient alors interprété la remarque comme une injure sexiste à l’encontre de l’adjointe Maud Tavel.
Un incident d’autant plus ironique que, lors du même conseil municipal, un micro ouvert avait permis d’entendre la première adjointe Élisa Martin qualifier de « cons » son opposition. Sans susciter pour le coup la moindre polémique…
Indignation et suspension de séance au sein de l’assemblée départementale
Mais Grenoble n’est pas seule à enregistrer des incidents. Au cours d’une séance publique du conseil départemental le 17 mars 2022, le vice-président du Département Fabien Mulyk avait personnellement attaqué l’élu d’opposition EELV Jérôme Cucarollo sur son activité professionnelle. Indignation, et suspension de séance, suivie quelques minutes plus tard d’une forme de mea culpa du vice-président en question.
D’autres incidents sont encore plus marquants. Difficile, ainsi, de ne pas évoquer le cas Franck Sinisi, élu FN fontainois qui avait suggéré lors d’un conseil municipal en 2017 de « récupérer l’or des dents des Roms et des Gens du voyage ». Une saillie qui avait valu à son auteur d’être condamné pour incitation à la haine raciale. Franck Sinisi avait d’ailleurs, au préalable, été promptement exclu du Front National.
Tout ceci pour dire que, si les débats politiques peuvent parfois sembler bien rébarbatifs, on aurait tort de croire qu’il ne se passe jamais rien durant les séances publiques de nos collectivités. De quoi mettre un peu de vie dans un monde où les éléments de langage prédominent… tout en souhaitant, malgré tout, que la politique ne devienne pas un champ de bataille.
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Une réflexion sur « Chronique Place Gre’net – RCF 45 : « Politique, dérapages et esclandres : quand les assemblées virent au champ de bataille » »
Il fut un temps où les débats de l’assemblée départementale, bien que parfois virulents, demeuraient polis et souvent plein d’humour. Aujourd’hui, le niveau est celui des bandes d’ados qui sévissent dans les rues. Affligeant.