EN BREF – Les salariés de la Maison d’accueil spécialisée (Mas) Le Champ Rond, à Saint-Ismier, étaient en grève ce jeudi 27 octobre 2022, dans le cadre d’un mouvement national touchant les établissements médico-sociaux du groupe Oxance. Le personnel réclame en effet une revalorisation des salaires, qui n’ont pas augmenté depuis 14 ans. Objectif : peser sur les futures négociations salariales, prévues le 2 novembre prochain.
Aides-soignants, infirmiers, aides médico-psychologiques, assistantes sociales, secrétaires, lingères, agents d’entretien… À Saint-Ismier, la trentaine de salariés – sur 70 au total – de la Maison d’accueil spécialisée (Mas) Le Champ Rond prévus sur les plannings étaient en grève ce jeudi 27 octobre 2022. Tout comme leurs collègues du Foyer de vie Le Grand Chêne, à Izeaux, et ceux de nombreux établissements médico-sociaux du groupe Oxance, partout en France.
Le personnel du Champ Rond a ainsi manifesté sur le rond-point de La Bâtie et devant l’établissement, à Saint-Ismier. Avec un même mot d’ordre, décliné sur toutes les pancartes : augmentation des salaires et revalorisation des grilles. Car dans cette Mas accueillant des adultes polyhandicapés, comme dans les autres structures gérées par Oxance, « les salaires n’ont pas bougé depuis 14 ans », déplore Anne-Charlotte Thomas, coordinatrice d’équipe.
« La prime Ségur n’a même pas été versée à tous les salariés »
Certes, il y a eu le coup de pouce du Ségur de la santé. « Mais la prime Ségur n’a même pas été versée à tous les salariés : les lingères, le personnel administratif et les agents d’entretien en sont tous exclus », s’insurge la salariée. Problème : cette stagnation des rémunérations, conjuguée aux « effets de l’inflation », entraîne mécaniquement une baisse du pouvoir d’achat.
Les grévistes entendent donc « faire pression sur Oxance avant la réunion sur les négociations salariales, prévue le 2 novembre », indique Anne-Charlotte Thomas. Ceux-ci n’ont toutefois « pas chiffré une revendication précise ». En effet, « Oxance répète sans arrêt qu’il dépend des ARS1Agence régionale de santé », explique-t-elle. Traduction : le groupement mutualiste aurait les mains liées au niveau financier.
« On demande à l’État d’élargir ses enveloppes mais aussi au groupe Oxance de faire un geste pour permettre une meilleure attractivité. »
L’argument est néanmoins peu entendable pour les salariés. « On demande à l’État d’élargir ses enveloppes mais aussi au groupe Oxance de faire un geste pour permettre une meilleure attractivité », précise la coordinatrice d’équipe. Laquelle rappelle comme une évidence : « Nous sommes bien moins payés qu’à l’hôpital. »
Après avoir crié leur colère, ces derniers mois, dans la rue, lors des nombreuses manifestations du secteur médico-social, puis ce jeudi à l’occasion du mouvement de grève, les salariés de la Mas Le Champ Rond attendent désormais les négociations du 2 novembre. « Mais on est tous prêts à rebouger », affirme Anne-Charlotte Thomas. « On nous a applaudis pendant le Covid et maintenant, il faudrait qu’on se taise ? »