FOCUS - Les salariés d'Air Liquide, à Sassenage, sont mobilisés depuis le 18 octobre 2022 pour obtenir une revalorisation salariale, à l'appel de la CGT. Ils ont ainsi débrayé à plusieurs reprises, réclamant une augmentation générale sur la base de 10 % du salaire médian (soit environ 330 euros brut par mois), afin de compenser l'inflation. Une demande d'autant plus légitime, selon eux, que l'entreprise réalise des chiffres d'affaires records. La direction ne répondant pas favorablement à leurs revendications, les salariés ont décidé de reconduire la grève ce jeudi 27 octobre.
"En fait, on est un peu “des Total”." Derrière le trait d'humour, l'analogie faite par Nicolas Rebutin, représentant CGT à Air Liquide, traduit bien l'exaspération croissante du personnel sur le site de Sassenage. Comme les salariés des raffineries de TotalEnergies, ceux d'Air Liquide réclament en effet une revalorisation salariale de la part d'un groupe qui, tout comme le géant pétrolier, réalise des chiffres d'affaires et bénéfices records.
La colère des salariés isérois, mobilisés depuis le 18 octobre 2022, est encore montée d'un cran depuis l'annonce, ce mardi 25 octobre, des derniers résultats du leader mondial des gaz industriels. Air Liquide a en effet enregistré un chiffre d'affaires de 8,3 milliards d'euros au troisième trimestre, en hausse de 41,3 %. Une envolée due en grande partie à la flambée des prix de l'énergie, dopés notamment par la guerre en Ukraine.
"Le groupe se porte extrêmement bien, tous les indicateurs sont au vert", constate Nicolas Rebutin. "Du coup, les gens sont très remontés." Quelque 120 salariés - sur les 1100 employés, hors intérimaires, du site (800 personnes sans les salariés en télétravail) - ont ainsi débrayé durant une heure mardi 18 octobre. Puis, rebelote le lendemain et le mardi suivant. Et un nouvel appel à une grève d'une heure reconductible a été voté pour ce jeudi 27 octobre.
"Ça ferait une belle rallonge pour les plus petits salaires"
Les revendications, elles, n'ont pas varié. Outre le paiement des heures de grève, la CGT demande "une augmentation générale, hors NAO (négociation annuelle obligatoire), sur la base de 10 % du salaire médian pour tous". Concrètement, avec un salaire médian estimé par le syndicat à 40 000 euros, cela correspond à une augmentation générale annuelle de 4 000 euros, soit environ 330 euros brut par mois.
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