FOCUS - Les salariés de la clinique du Dauphiné, à Seyssins, ont entamé une grève très massivement suivie, ce mercredi 12 octobre 2022. Ils réclament une revalorisation salariale et le paiement de diverses primes mais protestent également contre la politique sociale du groupe Orpea. Le très contesté gestionnaire d'Ehpad et de cliniques, qui a racheté l'établissement en 2020, est notamment accusé de réaliser des bénéfices records dont ne profite pas le personnel, à l'inverse des actionnaires. Les élus du CSE ont d'ailleurs déposé ce mercredi une plainte contre Orpea, auprès de l'Autorité des marchés financiers.
Si le niveau de mécontentement se mesure au taux de grévistes, alors on peut l'affirmer sans détour : la colère gronde au sein de la clinique du Dauphiné. La quasi-totalité du personnel de l'établissement seyssinois (75 grévistes sur 80 salariés en CDI3dont deux sont en arrêt longue maladie) est en effet en grève depuis ce mercredi 12 octobre 2022, à 7 heures. Infirmiers, aides-soignants, personnel administratif... Tous réclament une revalorisation des salaires, gelés depuis 2016.
"On demande 15 % d'augmentation, avec un effet rétroactif à juin 2022, date à laquelle on a commencé à alerter la direction", précise une infirmière. Les salariés exigent également une prime de partage de la valeur de 3 000 euros "pour avoir une action directe sur le pouvoir d'achat", ainsi que le paiement des jours de grève et de diverses primes, notamment "le cumul - avec effet rétroactif - des primes de nuit et du dimanche qu'Orpea a supprimées lors du rachat, en 2020".
Des dividendes de 50 millions d'euros redistribués aux actionnaires
Outre les revendications précitées, c'est justement le groupe Orpea qui fait figure de cible principale du personnel. Au cœur d'un vaste scandale et objet d'une enquête, ouverte en avril 2022, pour des soupçons de maltraitance institutionnelle et détournement de fonds publics, le gestionnaire de cliniques et Ehpad privés a racheté l'établissement en 2020, par le biais de sa filiale Clinéa.
Orpea est notamment accusé par les salariés de la clinique psychiatrique4qui compte également une unité de gérontopsychiatrie de réaliser des bénéfices records dont ces derniers ne voient jamais la couleur. Au contraire des actionnaires, auxquels Clinéa a généreusement "redistribué des dividendes de 50 millions d'euros sur un an", s'insurgent-ils.
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