DÉCRYPTAGE - En cette période de “chasse au gaspi” énergétique, Éric Piolle, maire EELV de Grenoble, plaide pour l'extinction complète des écrans et publicités lumineuses. Mais on n'éteint pas comme on veut les panneaux publicitaires qui recouvrent les arrêts de tram et abribus, objecte Sylvain Laval, président du Syndicat des mobilités de l'aire Grenobloise (Smmag). Les territoires devront toutefois bien y venir afin de se mettre en conformité avec le décret paru ce jeudi 6 octobre 2022. Et ce, sous peine d'amendes.
Tandis que le prix de l'énergie grimpe en flèche, que des ruptures d'approvisionnement sont annoncées, et que tout un chacun est sommé de réduire sa consommation énergétique, le maintien des panneaux publicitaires lumineux, la nuit, peut interroger. À plus forte raison quand les transports en commun ne circulent plus. Ce hiatus n'a pas échappé au gouvernement, qui a enjoint aux territoires d'éteindre l'ensemble de leurs écrans publicitaires lumineux entre 1 heure et 6 heures du matin. Mesure dont le décret est sorti ce jeudi 6 octobre 2022.

Pour faire des économies d'énergie, les écrans publicitaires lumineux sur les abris voyageurs, abribus et arrêts de tram, devront être éteints, entre 1 heure et 6 heures du matin à compter du 1er juin 2023, sous peine d'amende. Ici à l'arrêt de tram Albert 1er de Belgique à Grenoble, octobre 2022, vers 2 heures du matin © Séverine Cattiaux - Place Gre'net
Le maire EELV Éric Piolle va plus loin. Pour lui, il conviendrait d'éteindre définitivement l'ensemble des écrans publicitaires lumineux de l'espace public. C'est ce que réclament les associations Résistance à l'agression publicitaire, Plein la vue, Greenpeace, Alternatiba et ANV-Cop21, à l'initiative d'une pétition signée par 2 000 personnalités dont le maire de Grenoble.
Lui aussi de cet avis, Vincent Fristot, son adjoint notamment en charge de la Transition énergétique, a déclaré fin septembre 2022 à l'issue d'une conférence de presse portant sur le nouveau plan de sobriété de la Ville : « Les écrans publicitaires lumineux sont une cible importante au niveau de la consommation énergétique. Quel sens cela a de demander à des personnes de réduire la température si, par ailleurs, on peut observer des gaspillages sur l’espace public, qui plus est pour des messages en contradiction avec la sobriété ? »
« Je rappelle que ce sont les amis de Vincent Fristot qui ont signé le contrat avec JCDecaux dans le précédent mandat » tacle le président du Smmag
Problème : si la Ville de Grenoble s'est débarrassée d'une grande partie de la publicité de son espace public depuis 2014, elle n'a pas la main sur les abris-voyageurs bus et tram, qui servent de support aux écrans publicitaires lumineux.
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2 commentaires sur « Sobriété énergétique : pourquoi Grenoble, ville anti-pub, n’éteint pas ses panneaux publicitaires lumineux »
euh je comprends pas là dans les photos montrées en illustration , ce ne sont que des affiches publicitaires éclairés .. ils sont où les écrans ?
Ce sont des panneaux publicitaires lumineux concernés par le décret appelant à les éteindre entre 1h et 6h à partir de juin 2023