FOCUS – Le journal satirique de la « cuvette grenobloise » Le Postillon publie un article dénonçant des pratiques jugées contraires à l’éthique du président de la Métropole Christophe Ferrari. En cause ? L’utilisation qui serait faite de sa voiture de fonction avec chauffeur. La publication s’appuie sur le témoignage de l’ancien chef de cabinet de l’élu.
C’est un article “choc” que publie Le Postillon, journal satirique de la région grenobloise, dans son édition papier d’automne 2022, sortie le mardi 4 octobre. Sous le titre « Ferrari se fait flasher », la publication dénonce des pratiques éthiquement (très) discutables de Christophe Ferrari, président de la Métropole de Grenoble et maire de Pont-de-Claix, concernant l’utilisation de sa voiture de fonction avec chauffeur.
Le Postillon se base sur des éléments apportés par un dénommé « Pascal », ex-chef de cabinet de Christophe Ferrari, qui explique ne pas avoir « la même notion de l’intégrité » que son ancien patron. Et se confie dans un long entretien, avec présentation de documents pour étayer ses propos.
Si Le Postillon ne donne pas son nom complet, celui-ci peut se retrouver aisément sur la Toile, ce qui indique que le témoin ne se cache pas.
Déplacements personnels… et pêche au vif
En résumé ? Selon les informations du Postillon, Christophe Ferrari userait de sa voiture de fonction pour des déplacements personnels. Par exemple pour se rendre à Polytech, où il donne des cours. Ou à des soirées au restaurant, qui ne figurent pas sur son agenda institutionnel.
Le tout avec un chauffeur dépassant le quota d’heures supplémentaires autorisées. Et garant son véhicule devant le domicile du président, pratique là encore interdite.
Accusation plus grave encore, les amendes liées à l’utilisation de cette voiture de fonction ne seraient pas rares. Des amendes – par exemple pour un « accès à une zone piétonne » en Italie le 26 décembre 2016 – la plupart du temps payées par Christophe Ferrari, souligne Pascal.
Mais pas toujours. Une amende de 450 euros aurait ainsi été réglée par la Métropole. De même que 600 euros de franchise, suite à un accident survenu en-dehors des activités professionnelles du président.
L’ancien chef de cabinet livre encore une anecdote insolite : le chauffeur aurait été chargé d’aller acheter des appâts vivants pour Christophe Ferrari, puis de les conserver dans le lavabo d’une salle de réunion de la Métropole.
Détail troublant alors que la majorité métropolitaine a adopté en janvier 2021 un vœu appelant à l’interdiction de la pêche au vif, sur initiative de l’élue animaliste Sandra Krief.
Une réponse de la Métropole sera « transmise prochainement »
Les accusations portées par Le Postillon ne concernent pas seulement l’utilisation de la voiture de fonction de Christophe Ferrari, mais aussi des repas remboursés par la Métro… Quitte, toujours selon le même témoin, à changer les noms des convives pour leur donner l’apparence de réunions de travail.
« J’ai réellement déjeuné deux fois avec lui, mais selon les notes de frais, ce serait au moins une dizaine », déclare Pascal.
L’ancien chef de cabinet indique que, suite à un signalement de Yann Mongaburu, rival malheureux de Christophe Ferrari au poste de président de la Métropole, une enquête policière aurait été ouverte en début d’année 2022.
Ouverte… et rapidement classée sans suite. De quoi entraîner une prise de conscience de l’intéressé ? Pas selon Pascal, qui affirme n’avoir observé aucune remise en cause de la part de l’élu.
Le Postillon avait déjà eu maille à partir avec Christophe Ferrari, suite à un article sur la municipalité de Pont-de-Claix qui lui avait valu une condamnation pour « injure ». Cette fois, le journal satirique explique avoir sollicité le président de la Métropole, sans succès.
Contacté par Place Gre’net pour une demande de réaction, les services métropolitains font savoir qu’un communiqué « sera transmis prochainement ».
L’article, l’entretien et les documents cités et mentionnés ici sont à retrouver sur cinq pages dans le numéro 66 du Postillon, édition papier d’automne 2022, en vente chez les marchands de journaux de la région grenobloise.
La réaction du parquet de Grenoble
Par voie de communiqué, le parquet de Grenoble confirme qu’un signalement a été réalisé par Yann Mongaburu en décembre 2021. « Il s’agissait d’un fait unique dénoncé sans justificatif dans un contexte de fortes tensions politiques. […] J’ai classé sans suite l’enquête pour absence d’infraction, ce dont j’ai tenu informé le signalant et le mis en cause », indique le procureur de la République de Grenoble Éric Vaillant.
Le magistrat fait ensuite état d’un second signalement, adressé le 16 septembre 2022, « plus détaillé cette fois », par « une autre personne employée de la Métropole ». « Une enquête a été ordonnée le 30 septembre, confiée au service de police judiciaire de Grenoble pour détournement de bien par personne dépositaire ou chargée d’une mission de service public (article 432 – 15 du code pénal) », écrit Éric Vaillant.
2 réflexions sur « Christophe Ferrari, le président de la métropole grenobloise, accusé d’abuser de sa voiture de fonction avec chauffeur »
Rappel de l’épisode précédent :
Elu avec les voix de la #droite et de #LREM, le déshonneur de la #gauche locale a désormais un visage : celui de M. Ferrari pic.twitter.com/2MDM393eJ1 — Antoine BACK ✊🌻🤘😎 (@abkgrenoble) July 17, 2020
C’est tout de même incroyable de faire un fromage d’une voiture pour un élu de ce niveau…derrière tout ça on découvre la haine de Mongaburu, le chef de cabinet de Ferrari ayant été un proche collaborateur de la tête de liste EELV de Paris, on devine bien le jeu de rôle porté par ce dernier se faisant passer pour un chevalier blanc…honteux.
Sincèrement les chefs d’entreprise ayant des responsabilités moindres utilisent des véhicules de la même façon, que penser de Macron qui prend la voiture pour aller à la Baule ? Bref une polémique purement politique, quand Piolle envoie ses propres soldats pour couler ses opposants par tous les moyens. Je ne soutiens pas Ferrari, mais je ne supporte plus du tout Piolle Mongaburu et leurs soldats positionnés même au cabinet du président de la Métro. Ne nous trompons pas : c’est un règlement de comptes politiques