REPORTAGE - La deuxième et dernière journée du procès de l'affaire de la Fête des Tuiles a été marquée par le réquisitoire du procureur de la République, ce mardi 26 septembre 2022, devant le tribunal correctionnel de Valence. Faute de preuves, le parquet n'a requis aucune peine contre Éric Piolle. Le maire EELV de Grenoble était jugé, aux côtés de six autres prévenus, pour des soupçons de "favoritisme" dans l'attribution, sans mise en concurrence, de l'organisation des éditions 2015 et 2016 à l'association Fusées. Le jugement a été mis en délibéré au 25 octobre 2022.
"Est-ce que je peux démontrer qu'Éric Piolle a accordé une faveur ? Il faut au moins un élément matériel et il n'y a pas de preuves." En quelques phrases, le procureur de la République de Valence Laurent de Caigny a mis fin au suspense, ne requérant aucune peine contre le maire EELV de Grenoble. Son réquisitoire, prononcé ce mardi 26 septembre 2022, en fin de matinée, constituait le moment phare de la dernière journée du procès de l'affaire de la Fête des Tuiles, débuté la veille devant le tribunal correctionnel de Valence.
Et si le magistrat n'a pas prononcé le mot "relaxe", c'est logiquement ainsi qu'Éric Piolle a interprété sa demande. Interrogé lors de la suspension d'audience, ce mardi midi, l'élu écologiste a d'ailleurs affiché sa sérénité et un certain soulagement - pour lui comme pour les agents municipaux poursuivis.
"Depuis le début, il s'agit pour moi d'un spectacle", a martelé l'ex-DGS
La première journée d'audience, ce lundi 25 septembre, avait donné lieu à des débats très techniques sur la nature de la prestation fournie par Fusées. Une question fondamentale. Car la mairie maintient depuis le début avoir acheté à l'association un spectacle, ce qui relèverait d'un marché public à procédure adaptée (Mapa) ne nécessitant pas de mise en concurrence. En revanche, pour l'organisation d'un évènement dans sa globalité, un appel d'offres aurait été obligatoire.
Ce mardi, l'audience a repris par l'audition du dernier prévenu, l'ancien directeur général des services (DGS) de la Ville de Grenoble François Langlois, poursuivi pour avoir signé les fameux contrats. À la barre, le quadragénaire à la longue chevelure poivre et sel a assuré qu'il ne s'était "absolument pas occupé de l'organisation de la Fête des Tuiles, qui était entre les mains de la direction de la communication et du service événementiel".
Le fonctionnaire territorial a par ailleurs défendu la ligne suivie par Éric Piolle et ses services. "L'objectif était de créer une scénographie sur l'ensemble du cours Jean-Jaurès. Depuis le début, il s'agit pour moi d'un spectacle de rue et je continue de considérer aujourd'hui que c'était un spectacle", a ainsi martelé François Langlois.
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