DROIT DE SUITE – « Tout ce que raconte madame Vallaud-Belkacem est faux. Elle dit n’importe quoi sur un sujet qu’elle ne connaît pas ». C’est la réponse sans nuance qu’apporte Paul Vidal, conseiller régional Auvergne-Rhône-Alpes délégué aux transports scolaires et interurbains, à l’opposante socialiste Najat Vallaud-Belkacem. Dont le groupe avait adressé une lettre sévère au président de la Région Laurent Wauquiez sur la pénurie de conducteurs de cars scolaires.
Une lettre à laquelle la Région n’avait pas été en mesure de répondre dans un premier temps… pour simplement ne pas l’avoir reçue. Une fois la missive parvenue, et sans surprise, elle n’a guère convaincu l’exécutif régional. Qui rappelle avoir lancé au début de l’été une campagne de promotion du métier de chauffeur de cars, dans le but de trouver les mille conducteurs qui seraient actuellement manquants. « Dire que l’on attend la dernière minute, c’est de l’abus ! », juge dès lors Paul Vidal.
Quel bilan de l’opération ? Pour l’heure, 200 personnes se sont manifestées. Mais, insiste le conseiller régional, cela ne signifie pas que toutes finiront derrière un volant. « Tout le monde ne peut pas être chauffeur de car, c’est un métier à responsabilité, et c’est encore plus compliqué avec des enfants », souligne Paul Vidal. Qui n’en décrit pas moins ce chiffre de 200 personnes intéressées comme « une belle amorce de cette opération qui continue ». Et si le chiffre idéal serait de mille recrutements, l’élu reconnaît que 500 nouveaux conducteurs seraient déjà « une bouffée d’oxygène ».
Quid des critiques syndicales sur la « sous-traitance à outrance » des transports en commun ? « On n’est pas dans un pays socialo-communiste où il faut tout étatiser », soupire en réponse Paul Vidal. Pour qui il convient de « laisser de la place au privé, aux grosses entreprises comme aux moyennes et aux toutes petites ». Et de conclure, ironique : « En région, ce sont 5000 cars qui circulent tous les jours. Vous imaginez la gestion de cette affaire-là ? Ceux qui disent que l’on devrait faire comme ça, je ne suis pas sûr qu’ils seraient capables de l’organiser eux-mêmes ».